Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


15 VI 39 --- La Bibliographie de la France enregistre le roman de Balzac, Illusions perdues. Un Grand Homme de province à Paris. Baudelaire le mentionnera dans son Edgar Allan Poe, sa vie et ses ouvrages (T ). La Bibliographie de la France enregistre la publication des Illusions perdues de Balzac (T). expl importance, cite Graham [details]

25 V 40 --- Représentation de La Marâtre de Balzac. Baudelaire y assiste, peut-être avec Champfleury (BLB Ch. II, p. 37). [details]

VIII 40 --- Dimanche, Revue de la Semaine publie une anecdote: "Les Réclames-Balzac", où sont racontés les éléments de "Comment on paie ses dettes..." de Baudelaire, qui paraîtra le 24 XI 1845 (OCPl II 1080). [details]

19 III 42 --- Création, à l'Odéon, des Ressources de Quinola, par Balzac. Baudelaire observe le romancier, qui s'occupe de la direction de sa pièce et qui en joue tous les rôles, en même temps qu'il corrige les épreuves de ses livres (OCPl II 268, 1211). [details]

IX-X 43 --- Baudelaire s'installe à l'Hôtel Pimodan, 17, quai d'Anjou (CPl I 101). Là, il fait la connaissance de Théophile Gautier et rencontre, peut-être, Balzac et Mme Sabatier. Là habitent aussi le peintre, Fernand Boissard de Boisdenier et Roger de Beauvoir (OC61 xix). [details]

XII 44 --- La Presse donne la première partie des Paysans, roman de Balzac, que Baudelaire lira. Il y fera allusion dans "Quelques Caricaturistes français" en 1857(OCPl II 1353) [details]

XII 44-I 45 --- Le Messager publie "Les Petits Manèges d'une femme vertueuse", de Balzac. C'est la troisième partie du roman: Béatrix et son intrigue ressemble à celle de La Fanfarlo (Pichois J 19). [details]

10 IX 45 --- Dans le Siècle paraît "Les Roueries d'un créancier", nouvelle de Balzac. Baudelaire y trouvera l'idée qui fournit le titre (inventé par lui) de La Théorie de la lettre de change, cité dans "Comment on paie ses dettes" (BLB 143) [details]

10 X 45 --- Un entrefilet du Corsaire-Satan remarque le succès de "Mlle Maria", qui joue Diane, dans Diane de Chivry au théâtre de Montmartre (Pichois H 609n). Le Siècle publie la nouvelle de Balzac, Les Roueries d'un créancier. Baudelaire y trouvera l'idée pour le titre "Comment payer ses dettes quand on a du génie": La Théorie de la lettre de change (BLB 134). v. 10 IX [details]

4 XI 45 --- Le Corsaire-Satan publie "Les Contes Normands et Histoires baguenaudières, par Jean de Falaise". C'est un article non-signé de Baudelaire sur Philippe de Chennevières. Critiquant une tendance, dans ce livre, à pasticher les lettres de Mme de Scudéry, Baudelaire fait cependant à son propos des comparaisons avec Balzac (pour Un Souvenir de jeunesse d'un juré du Calvados) et avec Hoffmann (pour Le Diable aux Iles) (OCPl II 1078). La Saint-Charles/Sainte-Catherine (I ). [details]

24 XI 45 --- "Comment on paie ses dettes quand on a du génie" paraît dans le Corsaire-Satan. On y trouve des allusions de Baudelaire à Ourliac, à Gautier, à Nerval aussi bien qu'à Balzac. Mention y est faite de La Peau de chagrin; des Souffrances d'un inventeur [la partie III des Illusions perdues]; de Grandeur et décadence de César Birotteau. Gautier y est décrit comme n'ayant pas d'idées (OCPl II 1080). Il y a également l'annonce d'une parodie de Sappho par Arsène Houssaye, parodie de Baudelaire, Banville, Pierre Dupont et Houssaye lui-même (AB 67). [details]

22 XII 45 --- Le soir, Baudelaire assiste sans doute à la réunion du club des Hachichins, à l'Hôtel Lauzun (Ziegler E 53n). Il y serait en compagnie de Gautier, et de Balzac. Cette fantasia, organisée par le peintre Fernand Boissard, se passe sous les auspices du Docteur Moreau de Tours (Pichois H 610--612). [details]

15 IV 46 --- L'Esprit public publie Conseils aux jeunes littérateurs, signés Baudelaire-Dufaÿs. Baudelaire y évoque l'exemple de Mme de Warens pour qualifier l'esprit de ses remarques. Il prétend qu'il n'y a pas de guignon et fait l'éloge de l'énergie littéraire de Paul Féval et d'Eugène Sue. Il conseille cette espèce d'énergie à ceux qui feraient une littérature plus pure que la leur. Il prétend que l'écrivain doit chercher à faire beau et à vendre ses écrits, même à des prix modestes, sans se décourager. Il distingue Jules Janin adepte de l'éreintage par la ligne courbe, de Granier de Cassagnac, partisan de la ligne droite. En matière de composition Baudelaire choisit comme modèle Eugène Delacroix, qui proscrit la nature; il rejette les procédés de Balzac et d'E. Ourliac, qui réclament trop d'énergie. Pour bien écrire, il faut un travail quotidien. La poésie occupe la place littéraire la plus haute; à preuve, le fait que certains lisent les feuilletons de Gautier uniquement parce qu'il est le poète de La Comédie de la mort (dont Baudelaire n'apprécie pourtant pas toutes les beautés). A propos du désordre financier, Baudelaire s'oppose à l'idée qu'il soit le compagnon nécessaire du génie; il cite, comme mauvais exemple, la pièce d'A. Dumas père, Kean, ou Désordre et Génie. Baudelaire suppose que Goethe n'a pas eu de créanciers et loue les efforts d'Hoffmann pour mener une vie ordonnée. Pour maîtresse, un poète doit éviter également la femme honnête, le bas-bleu et l'actrice. Seules demeurent "les filles ou les femmes-bêtes, l'amour ou le pot-au-feu" (OCPl II 1086). [details]

23 VIII 46 --- L'Echo des théâtres. Littérature, Beaux-Arts, Théâtres, Musique et Mode publie à nouveau "Comment on paie ses dettes quand on a du génie", signé Baudelaire-Dufays (OP I 492), et accompagné d'un paragraphe final. Il y est dit que l'auteur entendait non pas une critique de Balzac, le plus grand homme [du] siècle, mais plutôt un hommage pour son talent de réconcilier les questions de littérature avec celles de l'argent (P-Z 219). [details]

4 X 46 --- Dans la Semaine, Hippolyte Castille attaque les ouvrages de Balzac, pour cause d'immoralité. Baudelaire lit cet article et la réponse du romancier (OCPl I 1184). [details]

11 X 46 --- Une "Causerie", écrite en partie par Baudelaire, paraît dans le Tintamarre (T ). Dans la Semaine, Balzac se défend contre l'accusation d'immoralité portée par Hippolyte Castille une semaine plus tôt (OCPl II 1184). [details]

18 X 46 --- Le Tintamarre qualifie Marie Daubrun de "pitoyable" dans le rôle d'Hermance de Ligny (Feuillerat A 82). Ce journal publie, le même jour, une "Causerie" signée Henri D'Estienne mais attribuée à Baudelaire, au sujet du différend entre Balzac et Hippolyte Castille sur la moralité en littérature {I}. [details]

entre le 1 et le 7 I 47 --- Baudelaire voit Sainte-Beuve et lui parle des "choses les plus étranges" en littérature. Baudelaire prétend que V. Hugo est un "âne de génie;" il raffole de Balzac (Chapelan ). [details]

18 I 48 --- Un article de Baudelaire sur les Contes de Champfleury paraît dans le Corsaire-Satan. Baudelaire y remarque spécialement l'histoire de Rodolphe Bresdin, (Chien-Caillou), M. le Maire de Classy-les-Bois (en comparant son auteur à Balzac pour sa connaissance de la province), Carnaval, Pauvre Trompette, M. Prudhomme au Salon, Grandeur et décadence d'une sérinette, Une Religion au cinquième, Fuenzès, Simple Histoire d'un rentier, d'un lampiste et d'une horloge, Van Schaendel, père et fils. Baudelaire loue le style de ces contes et n'hésite pas devant la comparaison à ceux de Balzac. Il estime Champfleury comme supérieur à Dumas et à Paul Féval. Baudelaire évoque également, comme comparaison, Les Contes normands et Les Histoires baguenaudières, de Philippe de Chennevières (OCPl II 21, 1088). [details]

25 V 48 --- Marie Daubrun crée, à la Porte-Saint-Martin, le rôle de la comtesse de Cayla, maîtresse de Louis XVIII, dans Le Maréchal Ney, drame historique en cinq actes et onze tableaux de Depeuty, Anicet-Bourgeois et Dennery (Feuillerat A 84). "Le Scarabée d'or" traduit par Isabelle Meunier, paraît dans la Démocratie pacifique (Bandy K xvi). On représente La Marâtre, pièce de Balzac. Baudelaire y assiste, peut-être en compagnie de Champfleury (BLB ) [details]

18 VIII 50 --- Mort d'Honoré de Balzac (BLB 37). [details]

24 VIII 50 --- Philarète Chasles, dans le Journal des débats, qualifie Balzac de "visionnaire" ou de "voyant". Baudelaire retiendra ces qualificatifs, qu'il utilisera dans son Théophile Gautier (OCPl II 1135). [details]

fin VII 51 --- Baudelaire a l'occasion de consulter "des papiers de jeunesse de Balzac". Il se rend deux fois chez Mme Vve Balzac. Le Dr Nacquart, que Baudelaire n'a pas vu depuis plus de vingt ans, lui a joué, auprès de Mme de Balzac un "abominable tour" (CPl I 175). [details]

29 VII 51 --- Champfleury, offusqué, écrit à Baudelaire pour lui reprocher de s'être rendu deux fois chez Mme Balzac à Beaujon. Champfleury a deviné que Baudelaire a fait ces visites (OCPl II 1098). [details]

30 VII 51 --- Champfleury attend Baudelaire chez lui, le matin, jusqu'à 8 h. Il voudrait une explication sur les deux visites de son ami chez Mme Vve Balzac (OCPl II 1098). [details]

23 VIII 51 --- Baudelaire assiste, au Théâtre du Gymnase, à la première de Mercadet le faiseur de Balzac (CG I 143n). [details]

28 VIII 51 --- Baudelaire touche son argent du mois et dépense 200 francs en emplettes jugées nécessaires: vêtements et meubles (CPl I 175). Après un mois de vie commune Baudelaire trouve que son ménage avec Jeanne Duval ne lui procure pas la tranquillité attendue (CPl I 190). Le Pays commence la publication de Mercadet le faiseur, pièce de Balzac (CPl I 807). [details]

30 VIII 51 --- Après un silence de plus de six semaines, Baudelaire écrit à sa mère pour lui demander 200 francs. Il a dépensé tout son argent du mois, à cause des frais d'installation rue des Marais-du-Temple. Le retard apporté dans la publication de son étude sur la caricature le laisse sans argent. Ses difficultés avec Jeanne l'amènent à prier sa mère de lui envoyer cet argent, non pas chez lui, mais plutôt par Mme Lenglet ou M. Olivier, qui sont les seules personnes qu'il voit avec plaisir, pour l'heure. Baudelaire envoie à sa mère une de ses brochures [sans doute Pierre Dupont] et propose de lui faire parvenir le Mercadet le faiseur de Balzac, en cours de publication au Pays. Baudelaire exprime des doutes sur sa carrière littéraire. Il se juge trop raisonneur et trop lecteur pour pouvoir écrire sans arrières pensées, de façon directe. Il prévoit un destin difficile pour son livre de poésie, à cause des conditions faites à ce genre d'écrit en France. Baudelaire a vu J.-J. Levaillant, qui lui demande de transmettre à Mme Aupick son bon souvenir. L'épisode du Dr Nacquart le laisse perplexe; il évoque la prédiction du médecin qu'il mourra prématurément. Il affirme que Nacquart l'a également menacé de sévices (CPl I 175). [details]

13 IX 51 --- Fin de la publication, au Pays, de Mercadet le faiseur, de Balzac (CPl I 807). [details]

27 XI 51 --- Baudelaire publie dans la Semaine théâtrale "Les Drames et les romans honnêtes" (T ). Il s'y moque de La Ciguë et de Gabrielle, pièces d'Emile Augier. Baudelaire trouve leur moralité "bourgeoise" assez douteuse, puisqu'elle mène plutôt au vice qu'à la vertu (qualité qui est le but de l'auteur de ces ouvrages). Baudelaire voit dans cette école une réaction contre le romantisme violent de Mademoiselle de Maupin de Gautier, ou de Kean, ou Désordre et génie, de Dumas père. Il s'élève contre l'emploi de termes religieux en des circonstances profanes, comme on en trouve chez les écrivains de cette école, ainsi que chez les "poètes abrutis par la volupté païenne". Il déplore l'esprit qui permet le succès de Jérôme Paturot..., et lui oppose les écrits de Pierre Leroux et de Proudhon. Il loue également Victor Hugo et Viollet-le-Duc et critique la réduction de l'art à la propagande. Aucune oeuvre belle ne pourra être moralement laide. Il cite l'auto-défense de Balzac, contre l'attaque d'Hippolyte Castille, dans la Semaine du mois d'octobre, 1846. Les écrits de Balzac sont taxés d'immoralité. Baudelaire trouve que les ouvrages moralisateurs de Berquin, de Montyon et d'Emile Augier rendront leurs émules vicieux et non vertueux. Il qualifie également le décret Faucher de "satanique" et déclare qu'il encouragera l'hypocrisie. Baudelaire termine son article en disant qu'il a l'intention d'analyser les tentatives de Balzac et de Diderot visant à rajeunir le théâtre (OCPl II 38, 1095). [details]

30 I 52 --- Baudelaire renvoie à Armand Dutacq les numéros du Pays contenant Mercadet Le Faiseur de Balzac, bien qu'il n'ait pas fini de les examiner. Il prépare en collaboration un article sur Balzac (CPl I 185). [details]

env 1 II 52 --- Baudelaire discute avec Champfleury et Armand Baschet la création d'un journal, dont le titre serait le Hibou philosophe (CPl I 185). Baudelaire rédige et envoie à Champfleury une note où il explique ses idées sur ce projet. Il conseille notamment des articles sur: Gautier; Sainte-Beuve; la Revue des deux mondes; Balzac auteur dramatique; "La Vie des coulisses;" "L'Esprit d'atelier;" Gustave Planche; Alexandre Dumas; Jules Janin; Eugène Sue; Paul Féval; les poèmes d'Arsène Houssaye et ceux d'Auguste Brizeux; les Lettres et mélanges de Joseph de Maistre; Le Mariage de Victorine de George Sand; La Religieuse de Toulouse de Jules Janin; la traduction d'Emerson, Essais de philosophie américaine, faite par Emile Montégut; Florian; Sedaine; Ourliac; toutes les "écoles du jour" (ce dernier article devrait être rédigé par les cinq collaborateurs collectivement. Il porterait sur Hugo, Gautier, Banville, Musset et autres). Baudelaire voit en Sébastien Mercier et Bernardin de Saint-Pierre des précurseurs de leur siècle. Les libraires susceptibles de leur être utiles sont: Furne; Houssiaux; Blanchard (Hetzel); Lecou; Michel Lévy; Giraud et Dagneau; Amyot, Charpentier, Baudry; Didier; Sandré; Hachette; Garnier; Gaume; Cadot; Souverain; Potter (OCPl II 50, 1102). Champfleury répond à Baudelaire par un "Essai de contrat et de règlement pour la rédaction du Hibou philosophe" (Crépet F 514-538). Sur une maquette du projet pour ce périodique projeté, Champfleury note le titre d'un article de Baudelaire à paraître: "De la caricature" (OCPl II 1103). [details]

29 V 52 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication des Physiognomies littéraires de ce temps [sur Balzac] par Armand Baschet, avec notes de Champfleury (T ). Baudelaire en recevra un exemplaire (CPl I 807). [details]

III 53 --- Baudelaire doit, à ce moment, avoir fourni pour la lecture un drame que lui a demandé un associé du directeur du Théâtre du Boulevard. Baudelaire ne l'écrit pas (CPl I 210). Le catalogue Lecou porte cette notice: "Contes extraordinaires" par Edgar Allan Poe, auteur américain, traduit par M. Charles Baudelaire (sous presse), 1 vol. Cet auteur est en même temps le "Balzac et l'Hoffmann des Etats-Unis" (HE 358). [details]

4 X 54 --- Baudelaire envoie Edmond Albert chez Dutacq, du Pays, pour prendre les copies de quatre de ses traductions (Morella, Metzengerstein, Le Diable dans le beffroi, La Vérité sur le cas de M. Valdémar). Baudelaire raconte à Dutacq qu'Albert s'est rendu chez la veuve de Charles de Bernard pour chercher la correspondance de Balzac avec de Bernard. Elle refuse d'écrire à Baudelaire en prétextant qu'elle serait trop attristée par l'évocation de souvenirs concernant son mari. De plus, Borel d'Hauterive, frère de Pétrus Borel, est mêlé à l'affaire (CPl I 292). [details]

18 II 55 --- La troisième partie de William Wilson paraît dans le Pays (T ). Dans Figaro, Gustave Bourdin dresse le portrait de 31 avocats qui plaident au Palais. Dans ce groupe de textes courts et d'un ton souvent badin, celui consacré à Chaix d'Est-Ange est de loin le plus important. Cet avocat, qui a plaidé contre Balzac (au dire de Bourdin) est appelé ironiquement "l'avocat des gens de lettres" {1}. [details]

1858 --- Poulet-Malassis et De Broise s'installent dans un entresol au 9, rue des Beaux-Arts (Dufay C 75). Mme Sabatier envoie à Baudelaire une lettre le taquinant à propos de son oisiveté et le poussant à achever son "drame" (Dufay C 236). Date de la caricature, "Baudelaire à la charogne", reprise du Panthéon Nadar (BDC 248bis). Havard publie Les 365. Annuaire de la littérature et des auteurs contemporains... d'Emile Chevalet. Ce livre contient une allusion à Baudelaire (BJ 169-170). A Madrid, Nicasio Landa publie Historias extraordinarias d'Edgar A. Poe avec un prologue "critico-biografico" (T ). Cézanne lit Baudelaire (Gonthier ). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront de 2100 francs. Ses indemnités littéraires seront de 100 francs (CPl I xxiv). Th. Gautier, Balzac, chez Poulet-Malassis et De Broise {8}. [details]

10 X 59 --- Date à laquelle Baudelaire compte quitter Paris (CPl I 595). Il écrit à sa mère qu'il travaille beaucoup malgré tout, mais qu'il n'arrive pas à terminer son drame. Baudelaire a envoyé à sa mère: un numéro de la Revue contemporaine; La Légende des siècles; La Défection de Marmont, de Rapetti; Essai sur l'époque actuelle, de Montégut; Les Payens innocents, d'Hippolyte Babou; le Balzac de Gautier; une épreuve (sans doute de son Gautier) (CPl I 607). Du café-restaurant du Départ, gare Montparnasse, Poulet-Malassis écrit à Baudelaire. Il voudrait savoir l'adresse de Delacroix. Baudelaire l'écrit sur cette lettre et la lui renvoie (Pichois W 309-311). Baudelaire remercie Hugo de sa lettre-préface, disant qu'il l'a traité de la manière qu'il le désirais. Ce soir il dînera chez Meurice et ils parleront d'Hugo. Venant de lire La Légende des siècles, Baudelaire trouve que cela lui rappelle le Mangeur d'opium [sic] par la vision contenue dans l'image du mur des siècles {3}. [details]

7 I 61 --- Poulet-Malassis avise Bracquemond que les volumes suivants sont prêts à paraître et n'attendent que ses eaux-fortes pour le faire: les Fleurs du mal ed. de 1861; Champfleury, Balzac, Gérard de Nerval, Courbet, Wagner (Bouillon 278).Composition de Fin de la journée, seul poème inédit des Fleurs du mal ed. de 1861 {2}. [details]

16 I 61 --- Baudelaire, qui a remis à De Broise tout l'argent des billets, lui doit encore 230 francs. Il révèle à Poulet-Malassis que le frère de Jeanne Duval a insisté pour qu'il fasse une délégation sur sa fortune personnelle afin d'assurer les besoins de sa soeur. Baudelaire dit avoir dépensé 129 francs en frais d'escompte (CPl II 121). Baudelaire doit aller vendredi chez Bracquemond à Passy pour y faire graver son portrait, qui doit paraître, avec d'autres portraits (Balzac, Nerval, Wagner, Courbet) en frontispice du volume de Champfleury: Grandes Figures d'hier et d'aujourd'hui. Baudelaire demande si Bracquemond pourrait venir chez lui, tant il est harassé par ses affaires (CPl II 123). Baudelaire écrit à Jules Desaux pour l'avertir de sa lettre du 10 janvier à Camille Doucet. Il annonce à Desaux qu'il viendra le voir et lui recommande chaleureusement Constantin Guys, parlant de la note qu'il a remise à Doucet au sujet de l'artiste. Baudelaire promet à Desaux de lui donner de plus amples renseignements sur Guys, lors de leur rencontre (Duflo 601). [details]

30 III 65 --- Taine répond que sa mauvaise santé et ses multiples occupations l'empêchent de faire l'article sur Edgar Allan Poe désiré par Baudelaire. Mais il a reçu les Histoires grotesques et serieuses, dont il a lu déjà la moitié et qu'il trouve admirable. Le seul autre volume qu'il a reçu, Eureka, ne lui plaît pas autant; il le compare à la philosophie de Balzac dans Séraphita et à celle d'Hugo dans les Contemplations. Il promet de faire auprès de Flaubert la commission demandée par Baudelaire (LAB 367). Baudelaire remercie Sainte-Beuve de sa lettre; il est touché d'être appelé "mon enfant" par le lundiste. Baudelaire prend la défense de Dumas contre les moqueries des Belges et dit qu'il a aimé La Dame de Montsoreau et Balsamo. Baudelaire vient de lire le discours d'Emile Ollivier sur les libertés politiques, ainsi qu'une "admirable ode mélancolique" de P.Baudelaire. Shelley [Stanzas written in dejection, near Naples]. Relisant sa propre lettre, Baudelaire la trouve "gamine et enfantine;" il ne l'enverra que le 4 mai (CPl II 490). [details]

1 VIII 65 --- Dans la Revue française, A. Desonnaz ("Ecoles et moeurs littéraires") défend Baudelaire et Balzac contre l'attaque de J.-J. Weiss. Celui-ci les rend responsables de fonder "l'école brutale" en littérature (T ). [details]

16 XII 65 --- La Petite Revue publie La Rançon et Hymne, sous la rubrique: "Poésies oubliées..." (T ). Léonard Bouilly, dans Gringoire, critique les disciples de Balzac, Baudelaire compris, pour avoir dépassé les limites du réalisme (T ). La Bibliographie de la France enregistre la publication de la troisième édition du Dictionnaire des contemporains, de Gustave Vapereau. On y redonne la notice, déjà parue, sur Baudelaire (T ). Léonard Bouilly inclut Baudelaire, avec Courbet, Théodule Ribot et Champfleury, comme disciples de Balzac dans l'école du réalisme. Ses remarques, publiées dans Gringoire, prétendent que le maître de cette école respectait des limites que ne reconnaissaient pas ceux, maladroits, qui l'ont suivi (Robb, Balzac 15). [details]

18 II 66 --- Baudelaire écrit à Henry de la Madelène pour le remercier de son article sur la conférence de Deschanel. Il est heureux que l'auditoire ait semblé comprendre ses poèmes et il s'étonne que Deschanel ait accolé les Fleurs du mal ed. de 1857 et les Odes funambulesques. Baudelaire trouve aussi étrange que Deschanel ait trouvé bon de présenter la poésie de Banville seulement à travers ce dernier recueil qui selon Baudelaire est impropre à en donner une idée complète (CPl II 604). Baudelaire demande 100 francs à Ancelle, car il vient d'avoir une scène désagréable avec son hôtelière à qui il faudrait donner de l'argent. Les 100 francs demandés devraient être pris sur son argent d'avril, déjà réduit à 140 francs par des emprunts antérieurs (CPl II 605). Baudelaire joint à sa lettre à Ancelle une note pour Dentu, donnant le plan de Pauvre Belgique. Il se souvient du souhait exprimé deux ans plus tôt par cet éditeur désirant connaître tout ce qu'il écrivait sur la Belgique. Baudelaire voit son livre comme une défense d'un idéal vraiment français, par opposition aux valeurs belges ou américaines qui sont actuellement en vogue. Baudelaire affirme détenir les droits de tous ses livres, sans exception [cette lettre ne sera sans doute pas réexpédiée par Ancelle] (CPl II 607). Après le refus des Garnier, Baudelaire commence à songer à d'autres éditeurs pour ses ouvrages, à Lévy, à Hachette, à Faure, à Amyot (pis-aller), à Didier (pis-aller) ainsi qu'à Dentu. Si l'on traite avec ce dernier, ce devrait être sans abandonner la propriété littéraire. Baudelaire ne comprend pas qu'Ancelle se soit rendu à la conférence de Deschanel sur lui; il se moque des opinions littéraires du notaire mais ajoute des remarques sur la valeur et le sens des Fleurs du mal ed. de 1857. Il dit s'y être mis tout entier, malgré les apparences peut-être déroutantes du livre. Baudelaire ajoute pour Ancelle une liste des auteurs du XIXe siècle qu'il estime vraiment importants: Chateaubriand; Balzac; Stendhal; Mérimée; Vigny; Flaubert; Banville; Gautier; Leconte de Lisle (CPl II 608). La nuit, Baudelaire écrit encore à Ancelle pour dire qu'il y aurait peut-être avantage à renouer avec Lévy, à cause de la puissance de sa librairie (CPl II 612). [details]

10 IV 66 --- Mme Aupick appelle en consultation le docteur Jean Crocq, professeur d'anatomie générale à l'Université de Bruxelles (Kunel B 189). Jules Troubat, à la réception de la lettre de Poulet-Malassis sur Baudelaire, lui répond en blâmant l'attitude de la société face aux infortunes des écrivains. Il évoque les souffrances de Balzac, de Musset et de Murger, qui meurt "de tout" en ce moment, dans une maison de santé (EJC 196n). [details]

3 VIII 67 --- Philippe Dauriac, dans le Monde illustré, réunit les noms de Balzac, de Stendhal et de Baudelaire comme exemples de la puissance de la critique littéraire quand elle est faite par des écrivains de grande qualité {1,2}. [details]