Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg

1865 --- Baudelaire est photographié par Nadar, par Carjat et par Neyt (CML II pls. 79, 80, 81). Baudelaire dessine "Buloz à la recherche d'Aurevilly" (CatBN57 54). Manet fait le portrait de Baudelaire d'après une photographie prise par Nadar. Il en fait la gravure lui-même (CML II pl. 79). Sur la couverture du Tome XVI, réunion des numéros du semestre du Monde illustré, le nom de Baudelaire figure pour la première fois (T ). [details]

1865? --- Dans une lettre à Banville Glatigny, qui est à Tournai, l'informe que Baudelaire ljui a donné le portrait de Victor Hugo qui était dans la boutique de Poulet-Malassis (Sanson 76). [details]

début I 65 --- Mme Aupick fait savoir à Baudelaire (lettre manquante) qu'elle a été sérieusement malade mais qu'elle est guérie. Sa santé est maintenant excellente (CPl II 445). [details]

I 65 --- Ancelle à Paris exécute les directives de Baudelaire au sujet de ses objets d'art en dépôt; il les emporte et les garde chez lui (CPl II 452). [details]

1 I 65 --- Baudelaire écrit à Mme Aupick pour dire qu'il ne peut plus travailler de façon régulière (CPl II 432). Il rappelle à Ancelle sa lettre du 29 décembre et renouvelle ses instructions. Il ajoute une lettre pour le directeur du Mont-de-Piété de la rue Joubert à Paris. Baudelaire déclare à ce dernier qu'il a peur que sa grande reconnaissance [la liste de ses possessions en dépôt?] ne soit égarée ou volée. Il précise qu'elle vise une montre en or, "à répétition" et qu'il voudrait la renouveler (CPl II 434, 435). L'Autographe publie en fac-similé le manuscrit de l'Epigraphe pour un livre condamné (T ). A 8h, Baudelaire reçoit un avis de la poste. Une lettre d'Ancelle contenant 200 francs l'attend (CPl II 436, 889). Dans le Tintamarre, Léon Rossignol publie un article satirique dans lequel une dame remet à chacun des membres de l'Institut un exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1857, de la part de Louise Colet (T ). A une réunion d'amis chez les Lejosne, on parle de Baudelaire, en regrettant son absence (LAB 209). [details]

env 1 I 65 --- Dans une lettre (manquante) à Lejosne, Baudelaire lui demande d'aller négocier la publication de Marie Roget avec la direction de l'Opinion nationale et de s'enquérir de la situation financière de la Nouvelle Revue de Paris (LAB 209). Un ami parisien de Baudelaire lui fait savoir qu'Emile Montégut s'est pendu. Baudelaire communique cette information à Ancelle (lettre manquante) {2,3}. [details]

mi-I 65 --- Baudelaire écrit à Henry de La Madelène pour demander le paiement des poèmes en prose parus le 25 décembre dans La Nouvelle Revue de Paris (CPl II 438). [details]

1865? --- Dans une letre à Banville, Glatigny, de Tournai, informe son ami que Baudelaire lui a donné le portrait de V. Hugo qui était dans la boutique de Poulet-Malassis (Sanson 76) [details]

1865 --- Manet reçoit de Baudelaire un exemplaire des Histoires grotesques et serieuses dédicacé "Souvenir à mon ami Ed. Manet" (Suffel, J. "Ventes publiques", BB (avr 1975 Glatigny écrit à Champfleury pour le remercier de s'être souvenu de lui à propos du Théâtre du Boulevard des Italiens, qu'il dirige. Glatigny, que la faillite de son théâtre oblige de jouer les utilités à Lille, a vu Baudelaire en passant à Bruxelles. Là, Baudelaire lui a parler de l'Histoire de la caricature par Champfldeury (Sanson 351). [details]

2 I 65 --- Baudelaire remercie Ancelle de son envoi d'argent (200 francs). Il lui explique aussi pourquoi il n'est pas retourné dans la capitale et dément la nouvelle du suicide de Montégut. Il signale un article de lui paru très récemment dans la Revue des deux mondes sur La Recherche du bonheur (CPl II 436, 452). [details]

3 I 65 --- Baudelaire souhaite à Mme Paul Meurice une bonne et heureuse année. Il lui fait part de ses difficultés avec les Belges: ils prennent au sérieux toute boutade faite pour les étonner. On le dit agent de police, parricide, correcteur d'épreuves d'ouvrages infâmes, pédéraste. Il demande à sa correspondante de prier pour lui et lui exprime sa grande affection (CPl II 437). Lejosne se rend, au nom de Baudelaire, aux bureaux de l'Opinion nationale. Il y apprend que Malespine, rédacteur, s'oppose à la publication de Marie Roget. Le soir, Lejosne gagne l'appui de Magnancourt, qui essaye de faire changer d'avis Malespine (LAB 209). [details]

3 I 65 --- Après un retour précipité à Bruxelles de Paris, Poulet-Malassis écrit à Asselineau pour s'expliquer. Un de ses agents à Paris a vu saisir chez lui des livres capables de compromettre l'éditeur. Préférant éviter toute complication il rentre en Belgique par le premier train sans voir ses amis. Il avait compté passer une bonne semaine en France (P-APM 172) [details]

4 I 65 --- Lejosne avertit Baudelaire que les feuilles imprimées de Marie Roget sont chez Noël Parfait, qui les tient à sa disposition. Lejosne transmet aussi les salutations du Dr Mabira (LAB 209). Alexandre Weill fait sa seconde conférence sur les origines de la science moderne, au Cercle artistique et littéraire de Bruxelles (Blin B 40). [details]

env 5 I 65 --- Mme Paul Meurice répond à la lettre de Baudelaire du 3 janvier. Sa lettre, longue et affectueuse, l'encourage à revenir à Paris où l'attendent tous ses amis, parmi eux trois femmes (l'une d'elles est une Japonaise du pays latin), Manet et Bracquemond (LAB 265). [details]

5 I 65 --- La Gazette des abonnés "Nouvelles à la main" se fait l'écho d'un trait d'humour de Baudelaire (Lazard-Brun 14) [details]

7 I 65 --- Le premier feuilleton du Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume paraît dans le Monde illustré (T ). [details]

11 I 65 --- Alexandre Weill fait une conférence d'inspiration anti-matérialiste au Cercle Artistique et littéraire de Bruxelles (Blin B 40). [details]

14 I 65 --- La Bibliographie de la France signale la parution du cinquième tirage des Histoires extraordinaires (T ). Elle annonce également la publication d'Elën, de Villiers de l'Isle-Adam (T ). Baudelaire recevra un exemplaire, avec envoi d'auteur {3}. [details]

17 I 65 --- Le deuxième feuilleton du Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume paraît dans le Monde illustré (T ). [details]

18 I 65 --- Au Cercle Artistique et littéraire de Bruxelles, Alexandre Weill prend la parole sur "Job, Prométhée, Alceste et Faust" (Blin B 40). [details]

19 I 65 --- Dans Figaro, Jean Rousseau mentionne les conférences de Baudelaire à Bruxelles (T ). [details]

env 20 I 65 --- Baudelaire écrit au commandant Lejosne qu'il craint que la session des Chambres ne pousse Guéroult à abandonner la publication de Marie Roget, remplacée par les nouvelles politiques. Reconnaissant qu'il a été lui-même indolent, il dit qu'il n'a pas eu d'épreuves de Guéroult et prie Lesjosne d'envoyer Mme Lejosne auprès du publiciste pour intercéder en sa faveur (CPl II 438). [details]

20 I 65 --- Dans le Constitutionnel, Sainte-Beuve écrit un article où il mentionne Baudelaire (CG V 88n). Mort, à Besançon, de Pierre-Joseph Proudhon (Vapereau ). [details]

21 I 65 --- Dans la Petite Revue, Poulet-Malassis raconte la conférence de Baudelaire au Cercle Artistique et littéraire durant laquelle il scandalisa l'auditoire féminin par des observations un peu grivoises (T ). Le Monde illustré publie le troisième feuilleton du Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume (T ). Soirée musicale chez Manet, à laquelle assistent notamment de La Madelène, Fioupou, Stevens, Bracquemond, Lejosne, Fantin-Latour. On y parle de Baudelaire (LAB 212). [details]

22 I 65 --- Le commandant Lejosne informe Baudelaire que l'Opinion nationale ne publiera pas Marie Roget et demande ce qu'il devra faire des feuilles imprimées déjà (LAB 212). [details]

24 I 65 --- Baudelaire voit Poulet-Malassis, à qui il annonce son intention de connaître "encore plus à fond" la Belgique. Poulet-Malassis lui parle de Bracquemond, à propos d'Ingres (Pichois H 271). Il écrit à Lejosne (lettre manquante) pour le prier de remettre à Villemessant les feuilles imprimées du Mystère de Marie Roget (CPl II 438). [details]

env 25 I 65 --- Lejosne remet à Villemessant les feuilles imprimées de Marie Roget. Ce dernier semble disposé à les faire paraître soit dans Figaro soit dans le Grand Journal (LAB 212). Henry de La Madelène explique à Baudelaire que la Nouvelle Revue de Paris traverse de grandes difficultés et qu'il ne pourra pas lui envoyer d'argent avant le 20 février. Il invite Baudelaire à y faire publier ses poèmes en prose, s'il accepte de courir le risque de voir sombrer ce périodique (LAB 206). [details]

25 I 65 --- Lejosne voit Noël Parfait au sujet de la publication des Histoires grotesques et serieuses, dont on est en train de tirer les dernières pages (LAB 213). [details]

26 I 65 --- Poulet-Malassis avertit Bracquemond que Baudelaire a reçu de Manet et de Lejosne "deux propositions aimables" mais qu'il se garde encore de les accepter (Pichois H 271). [details]

27 I 65 --- Baudelaire demande à Ancelle une réponse à sa lettre du 2 janvier, ainsi que leur compte annuel (CPl II 439). Il écrit à Charles Hugo pour s'excuser de ne pas se rendre à son invitation pour 6 heures le soir. L'occasion devait permettre à Baudelaire de faire la connaissance de François Hugo, frère de Charles (CPl II 439). Baudelaire répond à la lettre d'Henry de La Madelène, l'autorisant à publier les poèmes en prose qu'il possède déjà et annonçant qu'il lui en enverra d'autres. Baudelaire voudrait que de La Madelène envoie à Marcelin les fragments du Domaine d'Arnheim, du Cottage Landor et de La Philosophie de l'ameublement (CPl II 440). [details]

28 I 65 --- Le quatrième feuilleton du Système du Docteur Goudron et du Professeur Plume paraît dans le Monde illustré (T ). [details]

fin I 65 --- Echéance d'un billet de 600 francs, payable à Jousset (CPl II 340). Mme Aupick écrit (lettre manquante) à Baudelaire pour dire qu'elle s'ennuie, même à Paris, où elle propose de se rendre malgré le mauvais temps de cette saison (CPl II 445). [details]

env 29 I 65 --- Lettre (manquante) de Baudelaire à Lejosne. Il voudrait s'informer de l'avancement de la publication des Histoires grotesques et serieuses. Baudelaire est malade: il souffre de fièvre et de diarrhée (CPl II 440). [details]

30 I 65 --- Lejosne apprend à Baudelaire que Manet a retiré ses tableaux de l'Exposition Martinet et a démissionné de la Société [sans doute des Aquafortistes]. Lejosne n'a pas encore eu de réponse de Villemessant, à qui il a demandé de publier Marie Roget. Noël Parfait a reçu toutes les épreuves de ce conte et a fait les corrections exigées par Baudelaire; il refuse, d'ailleurs, d'envoyer ces épreuves à Bruxelles (LAB 213). [details]

II 65 --- Mallarmé écrit à Eugène Lefébure en louant Elën de Villiers de l'Isle-Adam. Il rapproche son style de celui de Baudelaire, chez qui, dit-il, l'on éprouve "une sensation à chacun des mots..." (Mondor 154). Date-limite de l'exécution du portrait présumé de Jeanne Duval par Manet (CatBN57 49). [details]

II 65 --- On expose le portrait supposé de Jeanne Duval par Manet [La Maîtresse de Baudelaire] à la Galerie Martinet (CatBN57 49). Pendant quinze jours, Baudelaire souffre d'une "violente névralgie à la tête, ou rhumatisme aigu" (CPl II 586). [details]

première semaine de II 65 --- Baudelaire "passe en revue" un ensemble de lettres fort curieuses, de Proudhon, destinées à des amis belges (CPl II 458). [details]

1 II 65 --- Mallarmé publie Symphonie littéraire dans l'Artiste. Une partie de cette étude a trait à Baudelaire (T ). Baudelaire s'enrhume (CPl I 452). Dans la Revue, L. d'Arlincourt définit l'idéalisme par opposition à l'effet produit par le poème de Baudelaire: Une Charogne (T ). [details]

3 II 65 --- Lejosne annonce à Baudelaire que Villemessant a refusé de publier Marie Roget au Figaro, le trouvant trop sérieux pour ses lecteurs. Lejosne a repris les épreuves du livre et demande à Baudelaire la marche à suivre (LAB 214). Baudelaire demande à Julien Lemer d'être son agent littéraire. Il voudrait vendre les droits des Paradis artificiels, de Pauvre Belgique et de deux volumes de Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains mais pour une période limitée. Hetzel et Lévy ne sont pas disposés à les prendre, pense-t-il. Il croit que Dentu et Charpentier ne lui assureraient pas une "popularité" suffisante. Il ne reste donc que Didier, Amyot et Hachette comme maisons d'éditions possibles. Baudelaire promet d'envoyer à Lemer, dans quelques jours, deux ou trois articles de revue et des poèmes en prose. Il prétend avoir en chantier, pour les terminer à Honfleur, une série de nouvelles "toutes apparentées entre elles", et Mon coeur mis à nu (CPl II 452). Ecrivant à Mme Paul Meurice, Baudelaire s'excuse de son retard à répondre à sa lettre du 5 janvier environ. Il allègue sa propension à abuser de l'indulgence de ses amis. Baudelaire est reconnaissant de la façon dont Mme Meurice a accueilli le récit de ses "folies" commises à Bruxelles. Baudelaire lui explique que ses difficultés à vivre à Bruxelles seraient aussi fortes s'il vivait à Paris, ce qui justifie son absence actuelle de la capitale. Il lui raconte de petites anecdotes sur sa vie bruxelloise: par exemple, on s'étonne de ce qu'il n'ait pas de livre de messe au culte. Il est d'avis qu'on s'intéresse démesurément à la valeur pécuniaire des oeuvres d'art en Belgique. Il déclare que son séjour dans ce pays a détruit son goût pour l'art de Rubens. Sa relative pauvreté a eu l'effet de restreindre ses plaisirs (il a dû apprendre à vivre de rien, tant dans la recherche du plaisir qu'en matière d'activités culturelles). Baudelaire envoie ses salutations à Manet, à Fantin-Latour et à Paul Meurice. Charles Hugo l'a chargé de lui transmettre ses bons souvenirs (CPl II 441). A 5h, Baudelaire écrit à sa mère. Son rhume l'empêche de travailler. Le poète est étonné par le projet de Mme Aupick d'aller à Paris avec le mauvais temps qu'il fait. Il annonce la disparition de la Nouvelle Revue de Paris (CPl II 447) et la perte pour lui de 300 francs en raison de la faillite de ce périodique (CPl II 445). [details]

4 II 65 --- Lettre (manquante) dans laquelle Baudelaire demande à Lejosne de remettre à Lemer les épreuves de Marie Roget. A nouveau, il prie Ancelle de répondre à sa lettre du 2 janvier. Il lui envoie une lettre de Proudhon (CPl II 451). [details]

env 7 II 65 --- Lettre (manquante) de Mme Aupick à Baudelaire. Elle regrette de ne pas avoir donné 14.000 francs pour payer les dettes de Baudelaire sept ans auparavant, ce qui leur aurait permis de passer ensemble des jours heureux. Elle cite une "théorie du guignon" qu'il dira connaître parfaitement. Elle trouve que son fils n'a d'amitié pour personne. Elle hésite à se distraire à Honfleur avec ses propres amis, en raison de sa tristesse. Répondant à une question de Baudelaire, Mme Aupick informe Baudelaire du nombre de caisses contenant de ses possessions à Honfleur (CPl II 456). [details]

8 II 65 --- Arrivée de la lettre (manquante) d'Ancelle. Il a exécuté les commissions de Baudelaire et lui indique le montant de ses frais. Baudelaire, en recevant cette lettre, est victime d'un malaise, il mettra plus d'une heure à la lire. Répondant au notaire, Baudelaire lui envoie de nouveau la liste pour Jacquinet, recopiée, des objets en souffrance à retirer de chez lui, ainsi qu'un reçu pour 200 francs. C'est la somme qu'il demande à Ancelle, contrairement à sa résolution de n'utiliser qu'une partie de ses droits mensuels. En hiver, la vie à Bruxelles coûte plus cher qu'en été, il a besoin d'argent. Depuis huit jours, Baudelaire a de terribles ennuis de santé: rhume, névralgie, rhumatisme, dérangements d'estomac et d'intestin (CPl II 452). [details]

10 II 65 --- Poulet-Malassis écrit à Asselineau, lui demandant d'être son intermédiaire auprès de Banville. Poulet-Malassis voudrait que Banville écrive pour lui l'introduction d'une édition d'un choix de poèmes de Ronsard qu'il projette. Poulet-Malassis informe Asselineau que Baudelaire, plus heureux que lui-même, a pu retrouver le numéro de la Revue de Paris contenant des fragments d'un récit de voyage d'Asselineau. Baudelaire en dit beaucoup de bien à Poulet-Malassis; le poète y goûte surtout l'anecdote d'un mendiant distingué, qui fait payer à Asselineau "tant par jour" (Laurin ). [details]

env 10 II 65 --- Baudelaire demande à Manet (lettre manquante) d'aller voir de sa part Lemer et Marcelin dans le but de lui trouver un agent littéraire à Paris (LAB 230). [details]

11 II 65 --- Baudelaire avoue à sa mère son regret d'avoir aliéné ses droits d'auteur. Il n'ose plus descendre dans la rue, à cause de sa santé, mais sa fièvre a disparu. Il raconte à Mme Aupick ses affaires littéraires à Paris et parle de la fortune de ses oeuvres, qu'il voit comme assurée. Il reconnaît que sa plus grande difficulté est de concevoir et d'exprimer ses idées, qu'il n'a pas la facilité des médiocres, et que cela nuit à la vie pratique. Il ne pense pas que 14.000 francs auraient payé ses dettes il y a quatorze ans mais lui accorde qu'il aurai eu une vie plus tranquille. Il travaille de façon intermittente à ses poèmes en prose. Baudelaire estime avoir envers trois ou quatre personnes à Paris une dette d'amitié, en tenant compte des gages qu'il en a reçu. Sa fièvre l'a quitté, mais il souffre toujours de maux de tête (CPl II 456). Ancelle envoie (lettre manquante) 300 francs à Baudelaire (CPl II 458). La Bibliographie de la France annonce que Lévy publie des Essais sur l'histoire littéraire française, par Jean-Jacques Weiss, avec un chapitre sur Baudelaire (T ). [details]

12 II 65 --- Baudelaire remercie Ancelle de son envoi d'argent. Sa santé s'est améliorée. Il n'avait pas mangé tant et aussi bien depuis longtemps, à tel point que l'abondance de nourriture lui a occasionné, ce matin, une migraine. Baudelaire raconte à Ancelle la visite de Thoré chez lui et lui parle de Proudhon et de Victor Hugo. Il reconnaît aux deux derniers la qualité du génie mais les trouve en même temps sots. Baudelaire fait allusion aux fils du roi Léopold qui reçoivent une rente de l'empereur des Français mais estime que Napoléon III prérère la gloire à l'argent. Il attend avec impatience de lire La Vie de César, écrite par l'Empereur, pour savoir si l'auteur est vraiment un homme de lettres (CPl II 458). L'Indépendance belge donne l'article de Jules Janin, "Henri Heine et la jeunesse des poètes" (OCPl II 1187). [details]

13 II 65 --- Le soir, Manet va chez Lemer et chez Marcelin, de la part de Baudelaire. Lemer lui recommande Amyot ou Faure pour éditer les ouvrages du poète. Lemer n'a pas encore reçu le manuscrit de Marie Roget; il l'attend, ainsi que les autres promis par Baudelaire, avant de lui écrire. Marcelin ne veut en publier des extraits (d'Habitations [imaginaires] qu'à titre de publicité, sans les payer, puisque ces textes vont être édités en livre (LAB 230). [details]

env 13 II 65 --- Baudelaire rédige les deux projets d'une "Lettre à Jules Janin", inspirée par l'article de ce dernier (OCPl II 1187). Mme Meurice raconte à Baudelaire la soirée du 21 janvier chez les Manet. Elle lui signale que Lacroix et Verboeckhoven vont publier une traduction du Melmoth, de Maturin, faite par Mlle Judith, du Théâtre français (LAB 265). [details]

14 II 65 --- Manet fait connaître à Baudelaire les intentions de Marcelin, de la Vie parisienne. Ce directeur de revue voudrait bien publier des fragments des Habitations imaginaires mais à titre de réclame et sans les payer. Il met Baudelaire au courant des projets de Lacroix pour la traduction du Melmoth par Mlle Judith, et prétend que Lévy, voulant concurrencer Lacroix, en commanderait une peut-être à Baudelaire, s'il s'y intéressait. Manet informe Baudelaire qu'il n'a pas détruit l'esquisse d'une certaine Adèle [nom qui revient plusieurs fois dans le Carnet]. Bracquemond, qui viendra probablement à Bruxelles, fait demander par Manet à Baudelaire de lui procurer des gravures de mode du Directoire ou de la République, s'il en trouve (LAB 230). Pour la première fois depuis dix jours, Baudelaire sort; il boit et mange trop et rentre, souffrant, chez lui (CPl II 462). [details]

15 II 65 --- Baudelaire écrit à Lévy pour suggérer de devancer Lacroix dans la publication d'une nouvelle édition du Melmoth, mais sans proposer lui-même d'en faire la traduction. Baudelaire annonce qu'il prépare une réponse à l'article de Janin sur Henri Heine et la jeunesse des poètes (CPl II 461). Baudelaire informe Mme Aupick de ses affaires littéraires. Il a bien réfléchi à toutes les idées qu'elle lui a suggérées au sujet de son intention de prendre un agent littéraire (CPl II 462). A 5h, Baudelaire écrit à Lemer de tâcher de vendre Marie Roget et Habitations imaginaires à l'Univers illustré, au Journal littéraire, à la Presse, au Pays ou au Constitutionnel. Baudelaire doit 200 francs au Pays et 500 au Constitutionnel; il voudrait annuler ses dettes en envoyant des articles à ces périodiques. Baudelaire publierait volontiers sa réponse à Janin dans Figaro. Il ignore les relations entre Janin et ce journal (CPl II 463). Baudelaire écrit à Marcelin pour demander qu'il donne à Lemer les Habitations imaginaires. Il promet à Marcelin des poèmes en prose qui conviendraient à ses lectrices. Baudelaire en a écrit une trentaine, mais il les trouve mal adaptés à sa clientèle (CPl II 465). [details]

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