Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


30 V 46 --- Compte-rendu du Salon de 1846 par Henri Murger dans le Moniteur de la mode. Baudelaire y est comparé à Diderot, à Hoffmann, à Stendhal et à Heine (Dufay A 44-45). [details]

27 IX 46 --- Baudelaire va au théâtre des Funambules voir Pierrot valet de la mort. Parmi les spectateurs se trouvent Gautier, Nerval, Murger, Banville, Privat d'Anglemont, Pierre Dupont, Préault et Fiorentino. Auguste Vitu rend compte de cette pantomime dans l'Echo... (BJ 16). [details]

20 II 47 --- Inauguration du Théâtre Historique de Dumas père. On y crée La Reine Margot. Y assistent: Banville, Vitu, J. Viard, Champfleury, A. Weill, Murger, Fauchery, Vernet, Privat d'Anglemont (Pougin 263). Le Théâtre historique. Notice biographique et curieuse, vignette du journal le Dimanche (Paris, Gallet, 1847), donne des renseignements sur les débuts de ce théâtre en en décrivant l'ouverture (T ). [details]

avant le 22 XI 49 --- Baudelaire assiste à la répétition générale de La Vie de Bohême, pièce d'Henry Murger et Théodore Barrière. Cette pièce est "cuisinée" à partir des feuilletons du Corsaire-Satan. Y assistent également: Nadar; Banville; Champfleury; Vitu; Privat; Asselineau; Calino; Wallon; Lefranc; Desbrosses; Le Gothique; Bache ("le violoncelliste fou devenu comédien"); Pierre Dupont; Fauchery; Jean Journet; Jules de La Madelène; les frères Toubin; Léon Noël; d'autres (Greaves 129). [details]

22 XI 49 --- Louis-Napoléon écrit à Aupick, qui est à Constantinople, pour lui donner l'autorisation de rappeler la flotte française, comme le demande la Turquie (Pichois F 474-475). Dans Le Messager des théâtres et des arts, Xavier Eyma fait la critique de La Vie de Bohème, pièce d'Henry Murger et Théodore Barriere, qui se joue au théâtre des Variétés (T ). [details]

15 III 53 --- Baudelaire envoie à Champfleury une clef, rédigée pour Les Aventures de Mademoiselle Mariette et destinée à servir à une éventuelle édition anglaise de ce livre. La clef identifie Champfleury, Murger, Banville, Pierre Dupont, François Bonvin et Baudelaire lui-même, "un des grands amis de l'auteur" (CPl I 208). Une note faite postérieurement et enrichie d'observations sur Dupont mentionne sur la liste le nom de Gustave Mathieu (CPl I 826-827). [details]

30 XII 55 --- Dans Figaro Louis Goudall s'attaque à A. Weill, aux frères de Gourmont, à Murger, à Monselet, à Marc-Michel. Il reproche Weill d'avoir pris les Bohémiens actuels pour des descendants du divin Mélésigène [Homère], ce que Baudelaire lui-même n'aurait jamais voulu croire (T). Karl Stachel, correspondant parisien de la revue Ot etchestrennye Zapiski (Les Annales de la Patrie) de Saint-Petersbourg. Il présente au public russe quatre jeunes poètes français: Philoxène Boyer, Baudelaire, Banville et Pierre Dupont. Quatre pages sont consacrées à Baudelaire. Pour Stachel, ce n'est pas par la publication de ses poèmes dans la Revue des deux mondes que Baudelaire s'est fait connaître, mais c'est plutôt par son succès auprès du public artistique et averti qu'est venue sa réputation. Pour lui, Sainte-Beuve, Chasles et Planche tantôt l'encouragent et tantôt le réprimandent. Mettant l'accent sur sa tactique d'étonner le public, Stachel donne pourtant une bonne description du caractère, de la personnalité et de la vie du poète jusque-là. Suit en russe une traduction du Crépuscule du matin dans la version qui a paru dans Hommage à C.F. Denecourt, Fontainebleau, avec quatre vers supprimés par le censeur. Stachel rapporte des anecdotes: Baudelaire qui se rase la tête, qui critique Shakespeare "mauvais auteur", à qui il préfère Mathurin. Les traductions d'Edgar Allan Poe sont louées et la sortie en librairie en mars 1856 des Histoires extraordinaires est prédite. Stachel prétend avoir appris de Baudelaire lui-même son intention de faire un drame au sujet de Don Juan, dont le dénouement serait le départ, un peu ivre, du commandeur, ramené chez lui par ses respectueux servants qui le remettent au cimetière. Pour le texte présenté du Flacon, inédit, il serait probable que Baudelaire le lui aurait donné. Il y a des détails qui semblent de la main de Stachel ou d'un rédacteur russe (Wanner 43-50). [details]

15 XI 56 --- Figaro publie, d'Edmond Duranty, "Les Jeunes". On y lit des attaques contre: Ponsard, Augier, Feuillet, Dumas fils, Pontmartin, Du Camp, Pichat, Ulbach, de Molènes, Séjour, de Saint-Victor, Murger, Goudall, Jules de La Madelène, Ch. Barbara, About, Monselet, Bouilhet, Leconte-Delisle [sic]. Baudelaire est décrit comme "vampire", appelé "téte de mort" et accusé de n'avoir rien écrit depuis dix ans, enfin de s'être attaché à Edgar Allan Poe (également attaqué) par intérêt. Pourtant, de tous les traînards romantiques, Baudelaire "a le plus de tournure de sa catégorie" (T ) [details]

23 V 57 --- Le Rabelais annonce la publication "à partir d'aujourd'hui" d'écrits par Murger, Monselet, Amédée Rolland, Charles Bataille, Nadar, Aurélien Scholl, Gustave Mathieu, Alfred Delvau et des Contes d'Edgard Poe [sic], traduits par Baudelaire (T ). [details]

VI 57? --- Murger donne à Poulet-Malassis un reçu pour son exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1857. Le reçu porte, de la main de Poulet-Malassis, cette déclaration: "M. Baudelaire foule aux pieds l'exactitude", Sur le reçu, ces mots: "Envoyez donc un à Buloz" (CPl I 933) [details]

13 VI 57 --- Morale du joujou paraît à nouveau dans le Rabelais. Le morceau est décrit comme extrait de Variétés et curiosités esthétiques publiées par Poulet-Malassis et De Broise, ouvrage "sous presse" (T ). Baudelaire envoie à Eugène De Broise la liste de presse des Fleurs du mal ed. de 1857: Th. Gautier; Guillaume Guizot; Sainte-Beuve; Edouard Thierry; Dalloz; Barbey d'Aurevilly; Ph. Boyer; A. De Pontmartin; L. Veuillot; P. Limayrac; Ph. Chasles; Ratisbonne; Leconte de Lisle; Ch. Asselineau; Sasanoff; Morel; Buloz; Lacaussade; A. Fould; M. Pelletier; G. Rouland; G. Rouland fils; H. de Larozerie; N.P. Willis; H.W. Longfellow; A. Tennyson; R. Browning; De Quincey; V. Hugo. Baudelaire entend changer et agrandir l'affiche annonçant son livre et demandera à M. Fowler, libraire anglais, quels journaux de son pays pourraient lui fournir de la publicité pour son ouvrage. Baudelaire promet d'écrire à Gautier à propos de la publication par Poulet-Malassis d'Emaux et camées (CPl I 406). Baudelaire a reçu 20 exemplaires des Fleurs du mal ed. de 1857 pour lui: 16 sur papier vulgaire, 4 sur grand papier (CPl I 410). Recevront des exemplaires sur grand papier: Mme Aupick; Asselineau; Delacroix; Dumas père ("l'immortel auteur d'Antony"); Champfleury; Achille Fould; Mérimée; Paul de Saint-Victor; Edouard Thierry; Walewski; Pincebourde. Il fera envoyer un exemplaire à Sainte-Beuve ("amitié fidèle"); à Chaix d'Est-Ange; à Nadar ("A mon ami Nadar"); à A. Lemaréchal (OCPl I 907). Celui de Mme Sabatier sera complété d'un dessin, qu'elle-même ou un autre y aura placé, celui de Jeanne Duval par Baudelaire. Sur ce dessin Mme Sabatier écrira: "Son idéal" (CatBN57 115). Armand Dumesnil recevra un exemplaire (`témoignage d'amitié") (Cat145 ). Celui d'Auguste Préault portera les mots: "A mon ami Auguste Préault (Cat11 ). Emile Deschamps en reçoit un également (OP II 292). Celui de Th. Gautier porte un ex-dono admiratif (OC61 1506). Murger ayant reçu un exemplaire, il adresse à Baudelaire l'invitation d'en envoyer un à la Revue des deux mondes (CPl I 933). [details]

été 1857 --- Henri Murger signe un reçu pour un exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1857. En haut de la page il écrit: "M. Baudelaire foule aux pieds l'exactitude". En bas: "envoyez donc un à Buloz" (Cat135 ). [details]

18 X 57 --- Béranger publie des vers parodiques inspirés par Femmes damnées et par la section des Fleurs du mal ed. de 1857 intitulée "Le Vin". L'auteur en pourrait être ou Alfred Delvau ou Henry Murger (Robb B 61-71). [details]

6 I 59 --- Dîner de la Société des Gens de Lettres. Baudelaire y assiste. Les convives sont: Monselet; Eugène Woestyn; Champfleury; F. Desnoyers; G. Flaubert; Ph. Audebrand; Nadar; Banville; Ph. Boyer; Ed. Plouvier; H. Murger; Dumas fils; Th. Barrière; Ernest Capendu; Ernest Blum; Lambert Thiboust; Hector Crémieux; A. Privat d'Anglemont; Paul Féval; Louis Lurine; J. Janin; Méry; d'Ennery; Villemessant; Jouvin; Bourdin; Villemot; Th. Gautier (Ziegler D 247). [details]

28 I 61 --- Mort d'Henry Murger (Vapereau 65). [details]

2 II 61 --- Dans le Monde illustré, Monselet donne un article nécrologique sur Henry Murger. On y lit: "Hantant le quartier, qui était alors un Paris dans Paris, il s'y lia avec une bande de jeunes gens qui, depuis, se sont tous créé d'importants positions: - avec M. Auguste Vitu, aujourd'hui l'un des principaux rédacteurss du Constitutionnel; avec M. Champfleury, le romancier si discuté et si populaire; avec M. Fauchery, le correspondant voyageur du Moniteur; avec M. Théodore de Banville, d'Héricault, Charles Baudelaire, Barbara, Gustave Courbet, Bonvin, Armand Barthet et tant d'autres qui sont aujourd'hui la gloire et la dignité de leur profession..." (T ) [details]

3 II 61 --- Charles Boverat, dans la Causerie, appelle Baudelaire (avec Banville et Murger) un des "astres les plus éclatants" du Corsaire-Satan à l'époque où Murger y écrivait. Charles de Puyramant y évoque également les nouveaux locaux de la Librairie Poulet-Malassis et De Broise. Il signale une fresque où sont représentés tous les auteurs de la maison, dont Baudelaire. Puyrament annonce aussi la mise en vente de la seconde édition des Fleurs du mal ed. de 1861, ainsi que La Double Conversion d'Alphonse Daudet (T ). La Société des Jeunes Artistes fait entendre à Paris La Marche des fiançailles de Lohengrin (Servières 47). [details]

29 III 62 --- Baudelaire écrit (lettre manquante) à Jeanne Duval à propos de ce qu'elle avait dit sur lui à Mme Aupick. Puis, il envoie à sa mère une demande de 500 francs, prêt sur l'argent que doivent lui procurer ses publications à la Presse ce mois-ci. Il dit avoir livré à la Presse trois articles, dont celui sur Villemain. Il compte placer dans ce journal les Petits Poèmes in prose , "Dandies littéraires" et "Peintres philosophiques". Le retard du Monde illustré et de l'l'Illustration dans la publication de ses écrits l'ennuie. Baudelaire offre d'envoyer à sa mère Les Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand et lui demande si elle veut avoir des stores chinois; il en a trouvé à 5 francs pièce (CPl II 236). La Bibliographie de la France enregistre la publication d'Histoire de Murger...par trois buveurs d'eau, de Nadar, de L. Noël et d'A. Lelioux. On y parle de Baudelaire (T ). La Bibliographie de la France enregistre également ce jour la Nouvelle Biographie générale publiée par Firmin-Didot et sous la direction d'Hoefer, il y paraît un article sur Edgar Allan Poe, de Brunet (T ). [details]

19 IV 63 --- Armand de Pontmartin, dans Figaro, attribue l'excentricité de Baudelaire au germe maladif dont il souffre. Il dit le croire sincère, et le groupe avec Flaubert, Hugo, Scholl, Monselet et la Bohéme [sans doute veut il dire Murger] (T ) [details]

1866 --- Dans le Nouveau Parnasse satirique, Poulet-Malassis déclare que le sonnet: A Mme Du Barry est de Gérard de Nerval (T ). Eugène Rostand publie, dans La Seconde Page, un poème: Les Fleurs du Mal, où il traite avec sympathie Baudelaire (Crépet S 116). Swinburne, dans Notes on Poems and Reviews, révèle qu'il a reçu de Baudelaire Richard Wagner et Tannhäuser peu après avoir écrit Laus Veneris. Il prétend que Baudelaire traduit mieux que lui la conception de la Vénus médiévale qu'il a voulu rendre dans son poème (Crépet S 199). W.M. Rossetti, dans W.M. Swinburne's Poems and Ballades. A Criticism (Londres, Hotten), soutient que Baudelaire a une mauvaise influence sur Swinburne (T ). A Metz, F. Blanc publie L'Art et la vie, première partie d'A.M. Collignon, contenant des jugements clairvoyants sur Baudelaire et Edgar Allan Poe <<7|T|>>. Delvau publie chez Bachelin-Deflorenne Henry Murger et la Bohême, avec une référence à Baudelaire {8}. La Librairie Contemporaine publie les Contes étranges de Nathaniel Hawthorne avec une introduction d'Emile Montégut; Baudelaire y est cité sans qu'on le nomme, sur la sensation d'isolement ressentie par les intellectuels alors que disparaissent successivement les artistes et poètes qu'ils admirent {9}. [details]

10 IV 66 --- Mme Aupick appelle en consultation le docteur Jean Crocq, professeur d'anatomie générale à l'Université de Bruxelles (Kunel B 189). Jules Troubat, à la réception de la lettre de Poulet-Malassis sur Baudelaire, lui répond en blâmant l'attitude de la société face aux infortunes des écrivains. Il évoque les souffrances de Balzac, de Musset et de Murger, qui meurt "de tout" en ce moment, dans une maison de santé (EJC 196n). [details]