Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


4 V 41 --- Aupick fait connaître à Claude-Alphonse sa décision d'envoyer Charles en voyage. Les frais se monteront à 4.000 francs dont 3.000 pour le passage et 1.000 pour les menus frais. Puisqu'il a déjà emprunté 3.000 francs pour payer les dettes de Charles, Aupick ne veut pas en emprunter davantage. Il conseille donc un emprunt sur le bien de son beau-fils pour liquider ces frais. En fait, Aupick fera cet emprunt de son propre chef, persuadé que le conseil de famille l'approuvera. Mme Aupick tient beaucoup à ce que son fils ne sache rien de cette convocation du conseil de famille. Mme Aupick voudrait faire remplacer, dans le conseil de famille de Baudelaire, le duc de Praslin, Naigeon, Julliot et Ramey par Labie, Olivier, Zédé et Edmond Blanc. Elle tiendrait, selon Aupick, à cacher aux anciens amis de son mari les "folies et égarements" de Baudelaire. On donnera à Noguez, pour être remise au Capitaine Saliz, la somme de 1700 francs destinée à payer les frais personnels de Baudelaire <<4|EJC|221>>. [details]

9 VI 41 --- Pendant que le bateau quitte le port, mais avant que le pilote n'en soit parti, Baudelaire écrit hâtivement à sa mère. Il la remercie d'un envoi de vêtements et fait l'éloge du capitaine Saliz. Charles voudrait donner à Louis Ducessois son exemplaire de Robinson Crusoë. Il a mis d'autres lettres dans celle adressée à Maublanc, pour remettre au pilote. Au dire du capitaine Saliz, Baudelaire s'adonne, pendant ce voyage, exclusivement à sa passion de la lecture. Il manifeste, selon cet officier, des attitudes peu propices à lui assurer l'approbation des autres voyageurs, marins ou commerçants. Il s'isole donc, de la compagnie à bord. Pourtant, ses rapports avec Saliz restent amicaux et le capitaine garde pour lui des sentiments presque paternels, bien qu'il déplore son comportement. Parmi les passagers, se trouve un certain M. Descombes {1,2,3}. [details]

9 VIII 41 --- Après cette tempête, le capitaine Saliz remarque chez Baudelaire une plus grande tristesse. Il l'attribue au fait que, pour Baudelaire, ce voyage était sans but (EJC 221). [details]

1 IX 41 --- Escale forcée du Paquebot des mers du sud à Port-Louis, dans l'Ile Maurice (Foucque 390-407). Le capitaine Saliz observe que la tristesse de Baudelaire ne fait que croître à son hôtel avec les autres passagers, qu'il ne fréquente que des "hommes de lettres inconnus". Baudelaire exprime le désir de rentrer en France; Saliz refuse, selon les instructions qu'il a reçues d'Aupick. Il refuse en outre de remettre à Baudelaire l'argent qui reste et qui était destiné à payer les frais du voyage. Pourtant, pour amener Baudelaire à l'accompagner à l'Ile Bourbon, Saliz promet d'accéder à ses désirs, s'il persiste. Baudelaire l'assure que sa famille approuverait se décision de revenir en France (EJC 221). [details]

14 X 41 --- Le Capitaine Saliz écrit à Aupick au sujet de Baudelaire. Il explique la décision de celui-ci de ne pas continuer le voyage à bord du Paquebot des mers du sud, mais fait sur le caractère du jeune homme un rapport assez bienveillant (EJC 221). Le Mauritius Price Current donne des rectifications à son récit, paru une semaine avant, de l'orage en mer rencontré par le Paquebot des mers du sud (Urruty 41). [details]

19 X 41 --- Le Paquebot des mers du sud quitte l'Ile Bourbon pour les Indes (Foucque 390-407). Le bateau a été réparé (Urruty 41). En partant, le capitaine Saliz remet à Judet de Beauséjour, capitaine de l'Alcide, la somme de 1500 francs, montant des frais de passage de Baudelaire. A ce dernier, il donne ce qui reste de la somme de 1700 francs, "fortement écorné[s]" prévus pour ses frais à terre. Pourtant Baudelaire, selon Saliz, a été "modéré dans ses dépenses" (EJC 221). [details]

1847 --- Selon le témoignage de Charles Toubin, Baudelaire se réfugie chez lui pour échapper à ses créanciers lors des échéances de ses billets. Toubin prétend aussi que Baudelaire avait un logement supplémentaire rue de Seine cette année (EJC ). [details]

automne 52 --- Baudelaire propose à Nestor Roqueplan, directeur de l'Opéra, un scénario où se rencontreraient Don Juan et Catilina (EJC 294). Baudelaire sollicite et reçoit de Maxime Du Camp une lettre à Auguste Descauriet afin d'obtenir des renseignements sur les conventions littéraires entre la France et les Etats-Unis. Il ne s'en sert pas (CPl I 821) [details]

1853 --- Baudelaire projette un drame, La Fin de Don Juan, qui ne sera pas achevé {1,2,3}.. Dans l'Eclair, Henri Cantel dédie à Baudelaire un "sonnet païen", Les Lèvres (LAB 75). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront de 2400 francs cette année-là. Mme Aupick avancera à son fils la somme de 460 francs <<5|CPl I|lxxiv>>. Michel Lévy frères publient Etudes sur l'histoire romaine de Mérimée. En 1865, CB les citera à propos du caractère de Catilina <<6|OCPl II|1188>>. Baudelaire projette un drame: La Fin de Don Juan, où Don Juan vieilli rencontre l'ombre de Catilina <<7|OCPl I|1460>> Darthenay, dans Les Acteurs et les actrices de Paris, remarque la beauté de Marie Daubrun, ainsi que son succès dans quelques rôles dramatiques à la Porte-Saint-Martin. Il trouve qu'elle a montré toute la souplesse de son talent en jouant à l'Odéon les grands premiers rôles {7}. [details]

1 VIII 61 --- Léon Cladel, très heureux de la lettre de Baudelaire, attend ses épreuves [d'Aux Amours éternelles] pour le mercredi prochain. Baudelaire est en train de corriger la deuxième partie des Martyrs ridicules, de Cladel; ce dernier lui demande de la remettre au porteur, si le travail est terminé (LAB 100). Poulet-Malassis déclarera en 1868 que sur les indications de Baudelaire le roman a été entièrement remanié et refait (P-Z 419). Les notices sur Banville et sur Levavasseur paraissent dans la Revue fantaisiste. On y lit également un article d'Henri Cantel sur H. Babou au cours duquel Baudelaire est mentionné (EJC 344). Dans la Revue des deux mondes, Armand de Pontmartin qualifie l'imagination de Baudelaire de "malade". Cependant, il refuse les termes d'impie et d'immoral {4,5}. [details]

début IV 66 --- Ancelle arrive à Bruxelles. Les médecins ne croient pas que Baudelaire soit capable de guérir, à moins d'un miracle (EJC 191). [details]

6 IV 66 --- Le Charivari annonce, sous la signature de Ch. Joliet, que Baudelaire a été frappé de paralysie (Tabarant B 435). Poulet-Malassis a perdu tout espoir de guérison pour Baudelaire (EJC 192). Dans la Presse, E. Bauer annonce l'attaque paralytique (T ). [details]

7 IV 66 --- La Petite Revue annonce l'entrée de Baudelaire dans une maison de santé bruxelloise (T ). Jules Claretie, dans l'Avenir national, révèle l'attaque "apoplectique" de Baudelaire (T ). Les médecins constatent que le poète souffre d'une aphasie motrice (Kunel B 163). Il confond les mots pour exprimer les idées les plus simples (EJC 191). Mariage entre Judith Gautier et Catulle Mendès, à Neuilly. Les témoins en sont Leconte de Lisle, Villiers de l'Isle-Adam, Julier Turgan et Gustave Flaubert (Ziegler E 85n). [details]

8 IV 66 --- Baudelaire a complètement perdu l'usage de la parole (EJC 191). [details]

9 IV 66 --- Baudelaire a 45 ans (I ). Poulet-Malassis écrit à Troubat pour décrire la condition de santé difficile de Baudelaire. Il passe tous les jours deux heures auprès de lui et tient Asselineau au courant des changements dans son état. Poulet-Malassis conseille à Troubat de ne pas révéler aux journaux les mauvaises nouvelles qu'il apporte, afin de protéger Mme Aupick contre l'effet des articles qui la choqueraient (EJC 190--191). [details]

10 IV 66 --- Mme Aupick appelle en consultation le docteur Jean Crocq, professeur d'anatomie générale à l'Université de Bruxelles (Kunel B 189). Jules Troubat, à la réception de la lettre de Poulet-Malassis sur Baudelaire, lui répond en blâmant l'attitude de la société face aux infortunes des écrivains. Il évoque les souffrances de Balzac, de Musset et de Murger, qui meurt "de tout" en ce moment, dans une maison de santé (EJC 196n). [details]

env 13 IV 66 --- Jeanne Duval écrit à Baudelaire pour lui demander de l'argent sans délai (EJC 59n). [details]

14 IV 66 --- Georges Maillard, dans l'Evénement, publie la fausse nouvelle de la mort de Baudelaire (BJ 77). Poulet-Malassis annonce à Champfleury que Baudelaire est "au [plus] bas depuis six jours" et observe que depuis deux jours le poète ne peut plus parler. Cette nuit-là, l'éditeur reçoit une dépêche de Mme Aupick, qui arrive à Bruxelles accompagnée d'Aimée, sa servante. Elle descend à l'Hôtel du Grand Miroir (EJC 197-199). La Petite Revue annonce que Richard Wagner et Tannhäuser à Paris est soldé à 50 centimes (OCPl II 1460). [details]

entre le 14 et le 30 IV 66 --- On essaye avec succès sur Baudelaire un traitement par l'électricité. On l'interrompt pourtant, craignant "l'excitation et les violences." Des amis parisiens de Baudelaire expriment le désir de se cotiser pour payer son retour à la capitale, et l'y faire soigner. Poulet-Malassis et Stevens obtiennent pour lui un compartiment en chemin de fer à prix réduit; mais Baudelaire refuse de partir (EJC 197). Le Dr Lasègue, consulté par lettre, déconseille que Mme Aupick vive avec Baudelaire, dans l'intérêt du malade (EJC 199). [details]

19 IV 66 --- A 4h, Poulet-Malassis écrit à Asselineau, décrivant le transfert de Baudelaire, en voiture, par lui et par Stevens, depuis l'Institut jusqu'à l'hôtel où Mme Aupick l'attend. Baudelaire semble aller mieux, s'intéresse aux devantures, au mouvement de la rue. Bien que très porté dans ses idées sur sa propre santé, il peut comprendre toute expression simple émuse par ses proches. Son vocabulaire s'est réduit au monosyllabe: non [peut-être crénom] qui ponctue ses réponses. Poulet-Malassis trouve qu'il ressemble à un quasi-muet. A l'hôtel, après installation au rez-de-chaussée dans une chambre bien aérée, Baudelaire manifeste de la gaieté et semble participer à la conversation. Poulet-Malassis trouve inutile que Banville ait parlé, dans sa lettre à l'Evénement, de la somme de 40.000 francs comme valeur des biens de Baudelaire; il aurait suffi de dire que sa situation était précaire. Le Dr Léon Marcq soigne maintenant Baudelaire, voire exprime un certain optimisme quant à l'amélioration de la condition de Baudelaire. Poulet-Malassis, qui l'a gardé de longues heures, trouve ce sentiment excessif. C'est pourtant Poulet-Malassis qui aurait fait à Baudelaire la connaissance de ce médecin "très aimable et très instruit" (Ruff-Richer 32). Malade lui-même, Emile Deschamps demande à Nadar des nouvelles de Baudelaire (BN2914 ). Baudelaire quitte l'Institut Saint-Jean et Sainte-Elisabeth; il a payé la somme de 100 francs pour son séjour (Kunel B 167). Pendant sa présence, la supérieure se scandalisait et se plaignait des jurons de Baudelaire; elle en déduisait qu'il manquait de religion alors qu'il s'agissant plutôt de souffrance et d'impatience d'être mal compris (EJC 199). Ancelle envoie à L'Institut la somme de 150 francs (CPl I lxxv). Dans le Charivari paraît le démenti de G. Guillemot sur la mort de Baudelaire, ainsi que de Gallois dans l'Union; cette rectification paraît aussi dans le Messager des théâtres et des arts (T ). [details]

env 30 IV 66 --- De l'Hôtel du Grand Miroir, Mme Aupick écrit à Ancelle pour décrire l'état de Baudelaire. Elle raconte à son fils des choses [sic] de sa jeunesse, qu'il écoute attentivement, en les comprenant. Pourtant, il ne peut pas lui répondre, ce qui le fait enrager. Il sort avec elle et Stevens en voiture ou à pied. Mme Aupick refuse de s'en aller de Bruxelles, comme le veulent les médecins; elle propose de garder Baudelaire comme un petit enfant. Elle raconte que Poulet-Malassis "pleurait à chaudes larmes" en pensant à l'état de Baudelaire, ce qui la fait penser qu'il a une belle âme (EJC 197). [details]

env 7 VI 66 --- Poulet-Malassis fait faire à Baudelaire une promenade. Ils font un tour à la campagne ["dans la verdure"] et descendent pour déjeuner dans un "petit cabinet." Baudelaire manifeste le plaisir de vivre et le contentement mais n'arrive à prononcer aucune parole (EJC 198n). [details]

7 VI 66 --- Poulet-Malassis décrit pour Asselineau sa visite de la veille chez Baudelaire. Il y voit la preuve que les deux caractères de Mme Aupick et son fils rendent très difficile leurs possibilités de vivre ensemble. En ce qui concerne l'impression des oeuvres de Baudelaire, Poulet-Malassis pense qu'Asselineau doit examiner les poèmes en prose, qu'il appelle fort accessoire. Pourtant, eux et les Fleurs du mal ed. de 1857 sont l'attrait principal pour un future libraire parisien. Le reste des matières n'auront pas grande chance de faire de gros bénéfices. Ces deux livres sont tout le bagage poétique de Baudelaire selon Poulet-Malassis. Pauvre Belgique est un capharnaüm de notes, dit-il. Poulet-Malassis verrait avec plaisir cette affaire prise en main par un libraire parisien sérieux. Sinon, il reste disponible à la prendre, car il reconnaît la nécessité de cette publication {1,2}. [details]

1 ou 2 VII ou 66 --- Accompagné par sa mère et Arthur Stevens, Baudelaire est ramené à Paris en chemin de fer (EJC 200). Asselineau les attend sur le quai de la gare (Crépet R 24). [details]

4 VII 66 --- Baudelaire entre à la maison de santé du Dr Duval, rue du Dôme, rond-point de l'arc de Triomphe. Les traitements qu'on lui fait subir, avec le régime hydrothérapique, amènent des résultats favorables (EJC 200). Sur les murs, deux tableaux de Manet et une copie d'un Goya [le portrait de la duchesse d'Albe]. Baudelaire peut, un temps, écrire sur une ardoise puis perd cette capacité (Crépet B 81-82). [details]

11 VII 66 --- Mme Aupick suggère à Poulet-Malassis que Baudelaire serait désireux de recevoir les visites de Sainte-Beuve, Maxime du Camp, Henry de la Madelène, Banville, Hetzel et Leconte de Lisle (EJC 201n). Champfleury écrit à Mme Paul Meurice pour lui parler de la condition du poète, entré depuis quelques jours dans la maison de santé Duval. Champfleury révèle que Baudelaire est très sensible aux fleurs et à la musique et suggère que Mme Meurice se rende rue du Dôme pour y jouer du piano devant Baudelaire (CatRonaldDavis 11). Quelques jours après l'installation de Baudelaire dans la maison de santé du Dr Duval, Champfleury lui rend visite. Il trouve Baudelaire, qui reconnaît ses amis, d'une forte vitalité, sensible à la musique et aux fleurs mais impatient de son incapacité de parler. Champfleury écrit à Mme Paul Meurice pour suggérer qu'elle se rende auprès de leur ami pour lui jouer du piano. Avant de lui faire cette suggestion, Champfleury en parle à Baudelaire, qui la reçoit avec enthousiasme, surtout l'idée de jouer ces morceaux de Tannhäuser {2}. Mme Aupick, écrivant du 8, rue Duphot ("maison meublée"), précise pour Poulet-Malassis l'adresse de Baudelaire chez le Dr Duval rue du Dôme. Elle explique que son fils y est bien, qu'il y a chez lui un mieux. Le poète occupe une chambre au rez-de-chaussée donnant sur un jardin. A l'intérieur, les murs portent des copies de tableaux d'après Goya. Ces images enchantaient Baudelaire mais le Dr n'y voyaient rien de beau. Si on le trouve doux et poli, sa colère contre Aimée, la servante de Mme Aupick, persiste. Depuis la jour de l'installation de Baudelaire, Mme Aupick n'a jamais revu Asselineau. Baudelaire a accueilli avec joie les noms, comme visiteurs, de Sainte-Beuve, de Maxime Du Camp, d'Henry de La Madelène, de Banville, d'Hetzel et de Leconte de Lisle. Mme Aupick a écrit à Sainte-Beuve et à Du Camp. Elle sera contente si Poulet-Malassis écrit à des amis de Baudelaire pour les prier de venir le voir (Ruff-Richer 62). [details]

15 VIII 66 --- Lettre de Champfleury à Poulet-Malassis. Mme Meurice, qui vient de partir pour le bord de la mer, a essayé avec succès de distraire Baudelaire en jouant pour lui au piano le Tannhäuser de Wagner, à sa demande (EJC 202). Champfleury décrit Mme Paul Meurice à Poulet-Malassis comme la "personne qui a montré à Baudelaire le plus de vives sympathies...". Il explique que c'est lui qui lui a suggéré d'aller jouer du Wagner pour le poète (Cat RD ). [details]

X 66 --- Les amis de Baudelaire obtiennent du ministre de l'Instruction publique une subvention aux dépenses de la pension et des soins médicaux du poète. Une première somme de 500 francs est octroyée (EJC 202). Mme Aupick avance au crédit de son fils la somme de 600 francs (CPl I lxxv). [details]

21 I 67 --- Lettre de Jules Troubat à Poulet-Malassis. Il est allé voir Baudelaire une seule fois, et raconte que le poète, qui a la mémoire solide, lui a montré les choses en lesquelles il trouve du plaisir: une édition d'Edgar Allan Poe en anglais; les poésies de Sainte-Beuve; un petit livre sur Goya. Les noms de Wagner et Manet le font sourire d'allégresse. Champfleury vient parfois rendre visite à Baudelaire. On a fait dîner Baudelaire chez Nadar, où Troubat l'a rencontré (EJC 204). [details]

12 II 67 --- Poulet-Malassis répond à la lettre du 21 janvier de Jules Troubat. Il explique que Baudelaire a perdu la mémoire du langage et des signes figuratifs. Poulet-Malassis ne sait pas jusqu'à quel point s'étend l'incompréhension du malade, mais il est très pessimiste (EJC 205). [details]

mi-VIII 67 --- Asselineau partage avec Poulet-Malassis ses soucis sur le déclin physique de Baudelaire, qui ne veut plus quitter son lit. Il est attristé, même à la vue de ses amis. Sa mère ne quitte pas son chevet (EJC 205). [details]

31 VIII 67 --- Nadar fait savoir à Villemessant que Baudelaire agonise. Il offre d'écrire dans Figaro la vérité sur le poète. Cet article paraîtra le 10 septembre (CatBN57 103). Vers 11h du matin, Baudelaire meurt à la maison de santé Duval, après une agonie longue, mais douce et sans souffrance (EJC 106). Avec Les Bons Chiens, la Revue nationale commence la publication de la dernière série des Petits Poèmes in prose (Crépet A 157). Asselineau rédige une note pour la presse au sujet de son ami mort (PPP 28). Le soir, Asselineau et Nadar composent un faire-part portant ce texte: "M. Charles Baudelaire, auteur des Fleurs du Mal et des Paradis artificiels, le traducteur d'Edgar Poe, est mort ce matin. - Le service aura lieu à l'église Saint-Honoré de Passy (place de l'Hippodrome) à 11h très-précises, lundi 2 septembre". Ces faire-part ont été envoyés aux amis du poète (BN294 ). Baudelaire fut assisté dans ses derniers moments par l'abbé Miramon (Taylorian Institution, Oxford University, dossier Féli Gautier: lettre d'Ancelle à Féli Gautier). Mme Aupick, là depuis un moment, a pu recueillir le dernier soupir de Baudelaire, son dernier regard. Pour elle il est mort en souriant, tout doucement (Adhémar A 91). [details]

1 IX 67 --- Lettre d'Asselineau à Poulet-Malassis annonçant la mort de Baudelaire. On attend l'arrivée d'Ancelle, qui se trouve dans une station thermale (Crépet B 157). A l'arrivée du notaire, lui et Asselineau font, devant Pierre Klein, adjoint au maire de Neuilly, la déclaration de la mort de Baudelaire. On attribue à Mme Aupick l'âge de 70 ans au lieu de 74 (EJC 208). [details]

2 IX 67 --- A llh du matin (EJC 207), a lieu un service religieux pour Baudelaire à l'église de Saint-Honoré d'Eylau. Le poète est inhumé au Cimetière Montparnasse. Banville et Asselineau prononcent des discours devant une centaine d'amis ou d'hommes de lettres (CML 207). Il fait du vent et le cercueil de Baudelaire est couvert de feuilles détachées des arbres. Il est inhumé dans la même tombe que le général Aupick (CatBN57 103--104). A la sortie du cimetière, Verlaine écrit pour l'International un éloge de la poésie de Baudelaire. Parmi ceux qui assistent aux obsèques de Baudelaire, Verlaine nomme: Ernest d'Hervilly; Armand Gouzien; Eugène Vermersch; Asselineau; Banville; Bracquemond; Champfleury; le Dr Piogey; Arsène Houssaye (T ). [details]