Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


24 XI 60 --- Jules Desaux est nommé chef de la Division du Cabinet et des Etablissements scientifiques et littéraires (Duflo 599). [details]

après le 24 XI 60 --- Baudelaire se rend chez Camille Doucet. Il désire l'entretenir d'une indemnité littéraire qui lui serait allouée ainsi qu'à Constantin Guys, soit 500 francs à chacun. Doucet l'informe qu'il ne s'occupe plus des indemnités littéraires et lui conseille de s'adresser à Jules Desaux. Ils parlent de la pièce de Doucet: La Considération, pour laquelle Baudelaire voudrait avoir deux places. Baudelaire enverra un commissionnaire chez Doucet pour les chercher (Duflo 599). [details]

10 I 61 --- Baudelaire écrit à Jules Desaux pour lui rappeler qu'il est venu récemment voir Camille Doucet, pour se faire attribuer une une indemnité littéraire par le Ministre d'Etat. Il explique qu'en même temps il en avait sollicité pour un ami méritant [Guys]. Ayant appris que Doucet n'était plus concerné par ces fonctions, Baudelaire prie Desaux de jeter un coup d'oeil sur la note sur Guys jointe à sa lettre, souhaitant même que le Ministre puisse en avoir communication. Cette note décrit Guys comme capable d'écrire en anglais aussi bien qu'en français et observe qu'il a publié une suite remarquable de dessins, (que Baudelaire dit avoir examinée) sur la Campagne de Crimée. Baudelaire voudrait pour Guys une place auprès de l'armée française ou comme expert en la connaissance des idées anglaises. Pour l'heure il est dans l'embarras financier à cause de la mort soudaine de son patron Herbert Ingram, fondateur de l'Illustrated London News, qui lui servait une pension avant sa disparition. Pour situer le talent d'artiste de Guys, Baudelaire le compare à Gavarni et à Eugène Lami dans l'expression des moeurs, à Horace Vernet, en puissance de crayonner l'histoire. Comme écrivain, pense Baudelaire, ses mémoires et descriptions de ses voyages indiquent assez sa force littéraire (Duflo 599-603) [details]

10 I 61 --- Date d'échéances de billets pour un total de 4000 francs (CPl II 110, 117). Fondation de la revue le Papillon (LAB 399n). Baudelaire écrit à Jules Desaux, par l'intermédiaire de Camille Doucet, à propos de ses indemnités littéraires et de celles de Guys. Il vante tellement Guys qu'il va jusqu'à prétendre qu'il mérite encore plus l'indemnité que lui. Baudelaire joint une note sur Guys destinée à Doucet. Il y prétend que Guys, artiste et homme de lettres, est mieux connu à Londres qu'à Paris. Baudelaire a vu les dessins de Guys sur la campagne de Crimée, au jour le jour. Il révèle que Guys collabore depuis 1842 à la Illustrated London News, et que la mort de Herbert Ingram supprime cette source de revenu à l'artiste. Il trouve que Guys est l'égal, sur le plan artistique, de Gavarni, d'Eugène Lami et d'Horace Vernet. Baudelaire ajoute qu'il a fait sur Guys "un très vaste et très complet travail", qui paraîtra prochainement dans le Constitutionnel (Duflo 601). [details]

16 I 1861 --- Baudelaire informe Desaux qu'il lui a fait transmettre par Guys une lettre de demande d'indemnité et une note sur Guys, et qu'il rendra bientôt visite au Ministère d'Etat pour lui fournir de plus amples renseignements sur cet artiste (Duflo 599-603) [details]

16 I 61 --- Baudelaire, qui a remis à De Broise tout l'argent des billets, lui doit encore 230 francs. Il révèle à Poulet-Malassis que le frère de Jeanne Duval a insisté pour qu'il fasse une délégation sur sa fortune personnelle afin d'assurer les besoins de sa soeur. Baudelaire dit avoir dépensé 129 francs en frais d'escompte (CPl II 121). Baudelaire doit aller vendredi chez Bracquemond à Passy pour y faire graver son portrait, qui doit paraître, avec d'autres portraits (Balzac, Nerval, Wagner, Courbet) en frontispice du volume de Champfleury: Grandes Figures d'hier et d'aujourd'hui. Baudelaire demande si Bracquemond pourrait venir chez lui, tant il est harassé par ses affaires (CPl II 123). Baudelaire écrit à Jules Desaux pour l'avertir de sa lettre du 10 janvier à Camille Doucet. Il annonce à Desaux qu'il viendra le voir et lui recommande chaleureusement Constantin Guys, parlant de la note qu'il a remise à Doucet au sujet de l'artiste. Baudelaire promet à Desaux de lui donner de plus amples renseignements sur Guys, lors de leur rencontre (Duflo 601). [details]

19 I 61 --- A Desaux, Baudelaire explique que sa lenteur à apporter des échantillons de l'art de Guys relève du désir de l'artiste lui-même, qui entent les mettre en condition d'être vus. S'ils sont prêts demain Baudelaire les apportera à Desaux, pour qui il a refait la note sur Guys. Quant à sa propre demande d'indemnité littéraire, ses besoins d'argent deviennent si pressants qu'il a de la peine à trouvér le loisir pour faire son travail. Il serait bien reconnaissant de l'appui de Desaux en sa faveur. Pour que Desaux connaisse mieux la personne qu'il oblige, Baudelaire lui envoie un exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1861. Jointe à sa lettre est une nouvelle version de la note sur Guys. L'information en est quasiment celle de la première mais l'accent est mis sur le besoin de l'artiste d'être aidé aussitôt que possible. Baudelaire déclare avoir fait un grand travail sur Guys, trop long pour être présenté au Ministre (Duflo 599-603) [details]

18 ou 19 II ou 61 --- Baudelaire écrit à de Calonne au sujet de sa dette de 1300 francs envers lui. Il pense la liquider avec des manuscrits (CPl II 130). Baudelaire va voir Constantin Guys pour avoir des croquis à montrer à Jules Desaux, du Ministère. Baudelaire en choisit un assez grand nombre, sur la Guerre de Crimée et sur la Révolution de Février, mais Guys insiste pour les nettoyer avant qu'ils ne soient présentés à Desaux (Duflo 602). [details]

19 II 61 --- Baudelaire écrit à Desaux pour justifier son retard à lui apporter les échantillons du travail de Guys. Il prie Desaux de montrer au Ministre la demande d'indemnité qu'il a faite lui-même et il joint à sa lettre un exemplaire des Fleurs du mal ed. de 1861. En outre, Baudelaire refait pour Desaux sa note sur Guys, insistant sur la "grande naissance" de cet artiste, qui cherche même une place modeste au ministère de l'Intérieur pour vivre (Duflo 602). [details]