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automne 42 --- Th. de Banville introduit Baudelaire chez Louis d'Ulbach où, entouré de jeunes littérateurs plutôt séraphiques, le nouvel arrivé récite, pour les stimuler, un poème (non retrouvé): Manon La Pierreuse. Y assistent: Laurent Pichat; Henri Chevreau; Eugène Manuel; Pierre Dupont (BDC 147). Séparation de Jeanne Duval d'avec celui qu'elle appelle son "frère" [son amant?]. Ils ne se reverront pas avant 1860 (CPl II 232). [details]
1846 --- Selon Henri Hignard, date-limite de la composition de L'Albatros (FM42 227). Baudelaire s'excuse auprès de Charles Richomme, membre de la rédaction du Dimanche des enfants, d'avoir laissé sans lendemain leur projet de collaboration. Baudelaire parle de retirer à Richomme un manuscrit, peut-être celui du Jeune Enchanteur (CPl I 152). Richomme pourrait bien appartenir à la famille de la belle-soeur de Baudelaire, Anne-Félicité Ducessois (CPl II 999). Pierre Dupont fait confidence à Baudelaire de sa composition, Le Chant des ouvriers. Cette poésie, moins pastorale, plus citadine que celle des Paysans, chants rustiques, éblouit et attendrit Baudelaire, qui y voit une force et une vérité depuis longtemps attendues (CPl II 1000).Mosselman, amant de Mme Sabatier, demande à Clésinger de faire de sa maîtresse un moulage à vif (Ziegler B 373). Baudelaire et Louis Ménard font la connaissance de Leconte de Lisle, nouvellement arrivé à Paris. Baudelaire lui récite La Barque de Don Juan (Don Juan aux enfers) (BDC 153). Pendant la première partie de cette année, Baudelaire vit avec Emile Deroy, qui ne le quitte pas (Champfleury C 134). Marie Daubrun [d'Aubrun] habite au 19, rue de la-Tour-d'Auvergne (Pichois H 607n). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront cette année de 2400 francs (CPl I lxxiv). Emile Deroy fait pour Baudelaire la copie des Femmes d'Alger de Delacroix (OCPL II 1298, AB 52, Baudelaire Et Asselineau 68). [details]
22-23 I s-d 48 --- Armand Barthet, offensé par certains propos de Baudelaire, le provoque en duel. Les témoins de Barthet sont Mignot et Monselet. Ceux de Baudelaire sont Trapadoux et Lebloys. Après avoir essayé d'arranger les choses à l'amiable, les témoins se retirent. Barthet insiste pour qu'on se batte; mais le duel n'a pas lieu (BDC 165-167). [details]
24 II 48 --- Toubin rencontre Baudelaire et Barthet, le matin, au carrefour de Buci. Ils sont armés de fusils de chasse et sont prêts à se battre derrière une barricade qui ne les couvre que jusqu'à la ceinture. Selon Jules Buisson, qui les y retrouve le même soir, Baudelaire s'est servi d'un fusil volé chez un armurier (BDC 100-101). Toubin prétend qu'à cette date l'argent trimestriel de Baudelaire était épuisé (Bandy et Mouquet 11). Pendant que son beau-fils prend part à l'insurrection, Aupick s'efforce de contenir ses élèves à l'Ecole Polytechnique. Ils n'obéissent pas à ses ordres et sortent pour se battre dans les rues (Girard 282). Selon le témoignage de Fargue, élève de première année, Aupick, dans l'amphithéâtre de l'Ecole polytechnique, prend la parole devant tous les élèves. Il les exhorte à la patience et au calme et leur recommande à continuer à lui faire confiance. Les élèves désirent sortir de l'Ecole. Ils voudraient se joindre à la Garde nationale pour se placer entre les combattants mais Aupick ne veut pas leur permettre cette liberté, tout en approuvant leur intention de faire ainsi la paix. Soudain l'Ecole se voit attaquer par des hommes du peuple qui essayent d'en enfoncer les portes. Ces hommes demandent qu'on leur livre les élèves. Pour trancher cette question l'Ecole passe au vote, les élèves choisissant la sortie. Pendant la journée une compagnie de la troupe est assaillée devant l'Ecole par une troupe d'hommes du peuple: un ou deux hommes sont tués. Aupick fait entrer les soldats dans l'Ecole. A ce moment un homme du peuple le couche en joue, et il n'est sauvé que par l'intervention des camarades du tireur et par des élèves qui l'identifient comme commandant de l'institution. Aupick, qui n'accepte pas de rendre les soldats au peuple, ordonne à ses élèves de prendre les fusils des militaires et de les escorter comme prisonniers à leur caserne. Cela fait, le groupe sort par une porte de derrière, et rentre accompagné par les cries d'approbation du peuple (P-Z 254). Charles de Freycinet, élève de seconde année, décrit l'action d'un groupe auquel il appartient. On veut s'interposer entre gouvernement et peuple. Ils consultent leur commandant. Aupick, au lieu de le leur défendre, reconnaît l'inutilité d'un refus. Il leur donne la permission de sortir sur leur parole d'honneur de ne faire que ce qu'ils proposen (P-Z 255). Au cours de ces événements Aupick envoie au duc de Nemours deux messages, l'une pour décrire l'état d'effervescence des élèves, l'autre pour dire qu'il n'est plus maître de l'Ecole (P-Z 256). [details]
27 II 48 --- Premier numéro du Salut public, auquel collabore Baudelaire. Ce journal fut fondé avec 80 francs appartenant à Toubin et à son frère. Le premier numéro a été rédigé au café Turlot, qui faisait le coin de la rue de l'Ecole-de-Médecine et de la rue Hautefeuille. Ce périodique doit son nom à Baudelaire, qui le baptise ainsi (OP I 530). Champfleury, Courbet et Rodolphe Bresdin y collaborent (BDC 103). [details]
automne 49 --- Selon Champfleury, Baudelaire fait la connaissance d'Henry Monnier, à l'hôtel Pimodan (BDC 67-69). [details]
1858 --- Poulet-Malassis et De Broise s'installent dans un entresol au 9, rue des Beaux-Arts (Dufay C 75). Mme Sabatier envoie à Baudelaire une lettre le taquinant à propos de son oisiveté et le poussant à achever son "drame" (Dufay C 236). Date de la caricature, "Baudelaire à la charogne", reprise du Panthéon Nadar (BDC 248bis). Havard publie Les 365. Annuaire de la littérature et des auteurs contemporains... d'Emile Chevalet. Ce livre contient une allusion à Baudelaire (BJ 169-170). A Madrid, Nicasio Landa publie Historias extraordinarias d'Edgar A. Poe avec un prologue "critico-biografico" (T ). Cézanne lit Baudelaire (Gonthier ). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront de 2100 francs. Ses indemnités littéraires seront de 100 francs (CPl I xxiv). Th. Gautier, Balzac, chez Poulet-Malassis et De Broise {8}. [details]
30 I 58 --- Dans le Monde illustré, Marcelin fait des caricatures, notamment une de Baudelaire intitulée "Charles Baudelaire respirant un bouquet des Fleurs du Mal" (BDC 248bis). [details]
7 V 58 --- Mme Aupick écrit à C.-A. Baudelaire une lettre reconnaissant à son fils "un talent incontestable". Elle déclare que les Fleurs du mal ed. de 1857 ont de grandes beautés (BDC 116-118). [details]
7 V 59 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication des Impressions et visions d'Henri Cantel, où l'on voit la marque de l'admiration du poète pour Baudelaire (BDC 334). Le même jour, on enregistre la publication par Lévy des Sensations de Josquin, de Champfleury (T ). Un exemplaire porte une note manuscrite de Baudelaire: "Le Cabinet noir par Ch. Rabou" [Charles-Félix-Henri Rabou] (CatBN57 44). [details]
20 IX 59 --- Dans Figaro, A. Duchesne qualifie Baudelaire d'inventeur de la "littérature charogne" (BDC 279). Alfred Delvau fait, dans le même journal une remarque facétieuse sur l'ivrognerie d'Edgar Allan Poe (T ). [details]
24 VIII 60 --- Poulet-Malassis déclare, dans une lettre à Champfleury, que, comme tous les jeunes, ils ont aimé les excès. C'est ainsi que Baudelaire portait des cravates rouges, des blouses bleues et des bagues de fer sur des gants améthystes (BDC 241). [details]
25 VIII 60 --- Dans Diogène, Henry Delange cite (fictivement) Baudelaire, qui demande si Blois est dans le département du "Lot-et-Charogne" (BDC 279-280). [details]
X 60 --- Première représentation de Rédemption d'Octave Feuillet; Baudelaire est censé y avoir assisté en compagnie d'Emile Blondet [pseudonyme de Paul Mahalin] (BDC 234). Achille Bourdilliat publie les Quatre Poèmes d'opéra de Richard Wagner: Le Vaisseau fantôme; Tannhäuser; Lohengrin; Tristan et Iseut, traduits par Challemel-Lacour et précédés d'une Lettre sur la musique. Cet ouvrage servira à Baudelaire pour rédiger son Richard Wagner et Tannhäuser à Paris (OCPl II 1457, 1462). [details]
20 X 61 --- Dans Figaro, A. Legendre rapporte une anecdote sur Baudelaire, Champfleury et une dame qui semble casser la vaisselle de ceux qui l'invitent (BDC 260). [details]
31 X 61 --- Dans Figaro, Aurélien Scholl cite une anecdote sur Baudelaire et les parentes de Philibert Rouvière, auxquelles le poète aurait raconté la fin choquante de L'Ivrogne (BDC 262). [details]
29 XII 61 --- Dans le Tintamarre, Baudelaire est le gagnant d'un "laissez-passer pour l'Académie signé Boileau", à l'occasion d'une loterie humoristique organisée par le directeur de la revue (BDC 188). Figaro cite une anecdote sur Baudelaire, Nerval et un marchand de vins qui se suicide (T ). [details]
2 II 62 --- La Chronique parisienne, faisant écho à l'article de Sainte-Beuve sur l'Académie, écrit qu'il n'existe pas de section littéraire pour l'oeuvre de Baudelaire. Il faudrait en inventer une nouvelle, la "section des cadavres" (BDC 190). Dans un compte-rendu du Temps, des Martyrs ridicules, Charles Dollfus déclare que la candidature de Baudelaire ferait éclater la Coupole de l'Institut (T ). [details]
8 III 62 --- Claude-Alphonse Baudelaire prend sa retraite (Pichois G 4-5). La Bibliographie de la France enregistre la publication du volume: Lettres de Junius, de Duchesne et Delvau, où paraît un articulet à propos de Baudelaire déjà publié le 12 décembre 1861 (T ). [details]
24 III 62 --- Jules Claretie raconte, dans Diogène, que Baudelaire aurait volontiers échangé trente-huit voix académiques contre celle de Msgr Dupanloup (BDC 191). [details]
10 IX 64 --- La Vie parisienne donne un article de Champfleury sur la publication des oeuvres d'Henri Monnier. L'auteur y décrit la première rencontre de Baudelaire avec Monnier à l'Hôtel Pimodan (BDC 67--69). Poulet-Malassis annonce à Bracquemond la visite de Nadar à Bruxelles, à partir du 13. L'éditeur a donné à la Bibliothèque Royale de Bruxelles les doubles de ses gravures faites par l'artiste. Baudelaire envoie par Poulet-Malassis ses amitiés à Bracquemond (Bouillon 383). [details]
12 VI 65 --- Sainte-Beuve considère Baudelaire comme un "chef de file" dans son article "De La Poésie en 1865", paru dans le Constitutionnel (BDC 196). [details]
15 VI 65 --- Dans l'Artiste, Charles Coligny rapproche Baudelaire et Mallarmé en se moquant des deux à la fois (BDC 199). Dans Figaro, "Légion" prétend que Baudelaire, écoeuré par les dénouements anodins des romans du jour, publiera un long ouvrage "immoral" (T ). [details]
nuit du 4-5 VII ma-me 65 --- Le soir, Baudelaire arrive à Paris (CPl II 511). Baudelaire passe cette nuit (ou celle du 9) chez Catulle Mendès, rue Douai, après l'avoir rencontré à la Gare du Nord (BDC 157--162). [details]
9 VII 65 --- Le matin, Baudelaire quitte Honfleur et arrive le soir à Paris. Il descend à l'Hôtel du Chemin de fer du Nord, peut-être après avoir passé la nuit chez Catulle Mendès {1,2}. [details]
13 VII 65 --- Dans Figaro, Hippolyte Babou publie un article satirique, dans lequel il décrit l'état d'abrutissement du poète, causé par son séjour en Belgique (BDC 217). [details]
16 VII 65 --- De retour à Bruxelles, Baudelaire propose à Ancelle, comme intermédiaires possibles pour la remise des 2000 francs à Poulet-Malassis, le nom des trois Caroly (CPl II 517). Dans Figaro la suite de la fantaisie de Babou sur Baudelaire en Belgique (BDC 215-217). [details]
1 X 65 --- La lettre de Lejosne, du 30 septembre, arrive au courrier du matin. Baudelaire reçoit la visite de Jansson, agent de police, qui lui demande son acte de naissance afin que soient remplies les formalités d'usage pour le séjour des étrangers en Belgique. Est-ce une visite de routine ou un "signe de malveillance", se demande Baudelaire. Arthur Stevens lui a déclaré qu'on a bien raison de surveiller les étrangers (CPl II 531). Baudelaire demande à Ancelle l'envoi de l'acte de naissance, et réitère sa demande d'une avance de 100 francs. Il le prie d'honorer le billet à ordre que lui présentera Miquel Rouquet à la fin du mois, en utilisant son argent d'octobre et de novembre, et les 110 francs qui lui restent dûs sur septembre (CPl II 532). Baudelaire s'adresse à Poulet-Malassis pour connaître le prix de Justine, de Sade, des Aphrodites et du Diable au corps de Nerciat. Il voudrait aussi connaître l'avis de l'éditeur sur "d'autres saloperies" de Mirabeau et de Rétif de la Bretonne. Ces renseignements sont destinés à Sainte-Beuve (mais Baudelaire ne le nomme pas) (BDC 278--279). Dans la Parisienne, Eugène Minot compare Baudelaire au père Baluchon, poète-chiffonnier, comparaison défavorable à Baudelaire {4}. [details]
13 V 66 --- Dans la Lune, Emile Blondet écrit sur Baudelaire un article d'une impitoyable cruauté (BDC 223). [details]
14 VI 66 --- Dans l'Evénement, Adrien Marx écrit sur Baudelaire un article intitulé "Une Figure étrange." qui paraîtra également cette même année dans ses Indiscrétions parisiennes (BDC 142). De Paris, Anthony Baudelaire. North Peat écrit au Morning Star (Londres) pour annoncer que Baudelaire n'est pas mort. Il donne du poète une description essentiellement anecdotique (North Peat 190--191). [details]
27 VI 66 --- Victor Hugo écrit à Banville au sujet de Baudelaire (Le Dantec A ). Le Nain jaune publie l'anecdote d'A. Scholl sur Baudelaire, les parentes de Rouvière et L'Ivrogne (BDC 261). [details]
19 VII 66 --- Dans Figaro, Mairobert décrit la condition pitoyable de Baudelaire (BDC 224). [details]
env 17 XI 66 --- Nadar amène Baudelaire au Grand Gymnase, dirigé par Eugène Paz (BDC 229). [details]
17 XI 66 --- Eugène Paz, directeur du Grand Gymnase, écrit à Nadar pour lui dire qu'il prendrait volontiers Baudelaire comme élève, ayant déjà traité des cas pareils avec succès (BDC 228). Dans le Monde illustré, Charles Yriarte surnomme Baudelaire "l'Isaïe des Parnassiens" (T ). [details]
28 IV 67 --- Dans la Lune, Emile Blondet répète l'anecdote sur Baudelaire, Champfleury et la dame qui casse la vaisselle de son hôte (BDC 260n). [details]
23 VI 67 --- La Lune publie à nouveau l'anecdote donnée par Emile Blondet sur Baudelaire et Weill, ainsi que le refus par Baudelaire des Histoires de village de Weill, que l'auteur lui offre (BDC 263). [details]
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