Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


env 1 XI 58 --- Baudelaire prie Poulet-Malassis de ne pas perdre le projet de dessin pour le portrait d'Edgar Allan Poe; il l'a fait lui-même pour guider l'artiste [Manet] qui doit faire ce frontispice pour une plaquette de ses oeuvres sur Edgar Allan Poe. Baudelaire a envoyé des autographes de choix à Poulet-Malassis, ainsi que certains qui n'ont qu'une portée cocasse (CPl I 519). [details]

XI 58 --- Manet exécute à la demande de Baudelaire un portrait d'Edgar Allan Poe. Ce portrait devra paraître éventuellement comme frontispice d'une édition des oeuvres de l'auteur américain. L'artiste le grave lui-même, peu après (CatBN57 35). [details]

hiver 58-59 --- Manet peint son Buveur d'absinthe, dont Baudelaire aurait pu lui inspirer le sujet (Tabarant C 29). [details]

vers 1859 --- Manet fait le portrait gravé de Baudelaire, qui ne le retient pas comme frontispice aux Fleurs du mal ed. de 1857. Il préfère celui de Bracquemond (CatBN57 107) [details]

début 59 --- Manet ne parvient pas à faire accepter à Baudelaire son portrait d'Edgar Allan Poe (CatBN57 35). [details]

IV 59 --- Duranty écrit "La Caractéristique des oeuvres de M. Champfleury", essai qui porte en épigraphe une phrase de Baudelaire, y critiqué cependant pour ses tendances peu naturalistes (Parturier et Privat 1-13). Cette étude sera publiée par Poulet-Malassis en 1861 (Maynial 63). Au dire d'Antonin Proust, Baudelaire et Manet se trouvent chez lui au moment où ils apprennent que le tableau: Le Buveur d'absinthe est refusé par le jury du Salon. Manet attribue cet échec à l'opposition de Couture, son ancien maître. Delacroix, pourtant, a approuvé ce tableau (Proust ). [details]

vers 1860 --- Manet fait un dessin de frontispice pour les Fleurs du mal ed. de 1857 (CatBN57 70). Baudelaire dessine deux autoportraits (CML II pl.58-59). Nadar fait une caricature de Baudelaire (CML II pl.69). [details]

été 60 --- Manet montre à Baudelaire sa grande toile: La Musique aux Tuileries. Baudelaire ne l'aime pas (Tabarant C 38). [details]

1861 --- Dillet publie à nouveau la critique des Fleurs du mal ed. de 1857 de Louis de Laincel, dans Essais de critique en province (CatBN57 85). William Reymond, dans ses ,Etudes sur la littérature du Second Empire français depuis le Coup d'Etat du Deux Décembre, publiées à Berlin par Charisius, juge "excessive" la poésie de Baudelaire (CatBN57 35). Alphonse Legros dédie à Baudelaire une suite d'Esquisses à l'eau-forte parue chez Cadart: "A mon ami Baudelaire" (OC61 1615). Legros fait une suite de planches (interrompue et non-publiée) pour illustrer les Histoires extraordinaires (OCPl I 1579). Liszt dédicace à Baudelaire un exemplaire de Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie (CatBN57 85). Alphonse Pauly fait, dans la Revue artistique et littéraire, la critique des Fleurs du bien de Léon Magnier {6}. Date présumée du manuscrit du Couvercle, trouvé dans les papiers de Lacaussade {7} Manet travaille sur sa peinture: Lola de Valence {8}. G. Brunet, dans l'article sur De Quincey paru dans la Biographie universelle, éditée par Michaud, mentionne la traduction de Baudelaire, mais sans nommer le traducteur {9}. Catulle Mendès demande à Wagner de collaborer à la Revue fantaisiste, qu'il dirige et à laquelle collabore Baudelaire {10}. [details]

V? 61 --- De jeunes peintres (Fantin-Latour, A. Legros, Emile-Auguste Carolus-Duran, Félix Bracquemond) et des écrivains (Baudelaire, Champfleury, Duranty) se rendent chez Manet, et lui expriment leur admiration pour sa toile: Le Guitarerro (Manet 83 506). [details]

1862 --- Poulet-Malassis publie une édition illustrée des oeuvres de Champfleury. Duranty fait une étude de cet auteur. Elle porte en épigraphe cette phrase attribuée à Baudelaire: "Je ne sais pas de sentiment plus embarrassant que l'admiration" (Maynial ). Poulet-Malassis publie Le Paradis des gens de lettres, d'Asselineau. Il contient une référence aux Fleurs du mal ed. de 1857, "ce coup de fouet", et déclare que Baudelaire "a été sacré à Hauteville-House" (T ). Jules Brisson et Félix Ribeyre citent Baudelaire parmi les collaborateurs du Pamphlet, dans leur ouvrage: Les Grands Journaux de France (T ). Dans la Critique française, C. Bernel mentionne Baudelaire dans un écrit sur Les Poètes français (T ). Manet travaille à sa peinture: Lola de Valence (DICO 48). Il fait également une eau-forte: Baudelaire au chapeau (T ). Barbey d'Aurevilly fait réimprimer son article sur Baudelaire paru dans les Articles justificatifs...; dans Les Oeuvres et les hommes. III. Les Poètes, chez Amyot (T ). Poulet-Malassis édite Les Améthystes de Banville, ouvrage dédié à Marie Daubrun (Dufay C 38). L'annonce d'une traduction par Baudelaire du Banquet de Trimalcion de Pétrone figure sur la couverture des volumes de la collection "Bibliothèque singulière" de Poulet-Malassis (OCPl II 879). Dans son Histoire dramatique, publiée par Pagnerre, Jules Janin rédige la critique des Fleurs du mal ed. de 1861 (BJ 172--173). Legros exécute une copie de L'Atelier du peintre, de Courbet {11}. [details]

1862 --- Manet peint, sans doute à la demande de Baudelaire, le portrait de femme connu sous le nom de La Maîtresse de Baudelaire. Ce portrait représente, sans doute, Jeanne Duval (Cat Manet 98). [details]

1862-1865 --- Baudelaire dresse deux listes de livres à distribuer gracieusement (OCPl II 275) l'une à l'intention des membres de l'Académie française et à ses amis, l'autre à l'intention de personnes susceptibles de lui être utiles dans le monde du journalisme. Sur la liste des académiciens figurent: Sainte-Beuve; Victor Hugo; Lamartine; Mérimée; Legouvé; Sandeau; Ponsard; Emile Augier; De Sacy; Vitet. Parmi les amis il nomme: Babou; Champfleury; Poulet-Malassis; Flaubert; Delange; Chenavard; Mme Meurice; Pelletier; Le Josne; Fromentin; Du Mesnil; Leconte de Lisle; G. Rouland; Maxime Du Camp; Reyer; Préault; Manet; Féval; Gozlan; Thierry; Daumier; Gavarni; Noriac; Hostein; Fournier; Browning; Tennyson; Rossetti; Whistler; Joly; Dubois; Neyt; Soulary; Rops; Dulamon; Deschamps; Vitu; Asselineau; Pinard; Hetzel. Dans la seconde, il indique les revues et les journaux où il peut avoir l'appui de gens qu'il connaît: au Moniteur (Lavoix, Gautier, Deschanel); aux Débats (Janin, Cuvillier-Fleury, Chasles, Taine); au Constitutionnel (Sainte-Beuve, Vitu, Roqueplan); à la Presse (A. Houssaye, De Mouÿ, de Saint-Victor); au Siècle (Jourdan, Texier); à l'Opinion nationale (Levallois); au Pays (Barbey d'Aurevilly); à La France (Banville); à la Gazette de France (de Pontmartin--[avec un point d'interrogation]); à la Nation (sans nom); au Monde (Veuillot); au Temps (Nefftzer); au Salut public de Lyon (Fraisse); au Spectator de Londres (Swinburne); à l'Atheneum (personne); à l'Illustration (Texier); au Monde illustré (Yriarte, Monselet); au Figaro (Jouvin, Dechesne, Jules Claretie); à la Revue des deux mondes (E. Montégut, Buloz); à la Revue de Paris (Henry de La Madelène); à la Revue contemporaine (de Calonne); à la Revue britannique (Pichot); à la Revue germanique (Ch. Dollfus); à la Revue nationale (G. Charpentier, Asselineau); à la Revue française (personne); à la Vie parisienne (L. Marcelin); à l'Indépendance belge (G. Frédérix, Janin, P. Véron, Thoré); à l'Evénement (E. Zola) {1}. [details]

seconde quinzaine de IV 62 --- La Revue anecdotique publie "L'Eau-forte est à la mode", de Baudelaire, sans titre et sans signature. Le titre est au sommaire de la revue; c'est la première version de "Peintres et aquafortistes". Baudelaire parle des eaux-fortes de Whistler exposées à la Galerie Martinet tout récemment, et de la vente des collections de Méryon. Il loue les eaux-fortes de Legros et mentionne celles de Bonvin. Baudelaire trouve charmant et candide Jongkind et nomme Jeanron, Ribot et Manet, dont les eaux-fortes sont également exposées chez Martinet. Baudelaire remarque plus particulièrement le désir de John Brown de se joindre au mouvement des aquafortistes (T ). [details]

été 62 --- Baudelaire amène Jeanne Duval à l'atelier de Manet, rue Guyot. Le peintre brosse en une séance la toile du tableau: La Maîtresse de Baudelaire. Ce portrait est d'abord connu sous les noms de Créole couchée et Femme à la crinoline. Il existe, sur le même sujet, une aquarelle (Tabarant A 88). [details]

4 VIII 62 --- Baudelaire remercie Théophile Gautier de sa notice sur lui dans l'anthologie de Crépet, disant que c'est la première fois de sa vie qu'il se trouve traité selon ses désirs. Il prie Gautier d'écrire de façon favorable sur la Société des Aqua-fortistes [Bracquemond, Manet, Ribot, Jongkind et Legros] (CPl II 253). [details]

avant le 14 IX 62 --- Baudelaire rencontre Manet, en visitant son atelier (CPL II 1018). [details]

25 IX 62 --- Mort du père de Manet (Tabarant A 57). [details]

avant X 62 --- Gravure faite par Manet de sa peinture: Lola de Valence (CatBN57 57). [details]

1863 --- J. Cressonnois compose des illustrations musicales pour Harmonie du soir et L'Invitation au voyage (Le Dantec ). Nouvelle édition chez Lévy des Aventures de Mlle Mariette, de Champfleury (BJ 75). Hachette publie, posthume, Le Marquis du 1er Houzards de Paul de Molènes (CML I:1340). Cham fait la caricature (non-utilisée) du tableau de Manet, Lola de Valence (CatBN57 85). Legros quitte Paris pour habiter Londres (CatBN57 85). Fantin-Latour fait un portrait au crayon de Baudelaire, pour servir au tableau: Hommage à Delacroix (CatBN57 109). Carjat photographie Baudelaire devant des gravures; l'une d'elles semble être de Daumier (CML II pl.75). Hachette réimprime le quatrième volume des Poètes français contenant des vers de Baudelaire. Il manque la dernière strophe des Petites Vieilles. L'introduction du volume est faite par Sainte-Beuve (OCPl II 1072). Champfleury écrit la première partie de son étude sur Baudelaire. Celle-ci paraîtra dans Souvenirs et portraits de jeunesse (T 142n). Robert Stoepel publie sa symphonie: Hiawatha (CPl II 702). [details]

4 I 63 --- Baudelaire signe pour Manet une reconnaissance de dette de 1000 francs (CPl II 286). [details]

II 63 --- La Galerie Martinet expose La Musique aux Tuileries, tableau de Manet qui fait scandale (Tabarant A 53). Lola de Valence, tableau de Manet, y est exposé en même temps, avec une strophe de Baudelaire ("Entre tant de beautés...") écrite sur un cartel fixé au cadre (P-Z 431). [details]

III 63 --- A la Galerie Martinet, on expose La Chanteuse des rues de Manet. Ce tableau sert d'inspiration au poème de Baudelaire: Les Promesses d'un visage (Hamilton 40). [details]

14 III 63 --- Baudelaire écrit à Auguste de Chatillon "de tout [son] coeur". Il l'invite à déjeuner le lendemain chez lui en compagnie de Manet, pour qu'il fasse la connaissance de ce dernier. Baudelaire déclare qu'il ne pourra pas payer à de Chatillon ce qu'il lui doit avant d'avoir traversé "un Sahara de débine de quinze jours" (CPl II 294). [details]

15 III 63 --- A 11h, Baudelaire reçoit à déjeuner chez lui de Chatillon et Manet (CPl II 294). [details]

printemps 63 --- A Paris, Whistler et Fantin-Latour conduisent Swinburne chez Manet (Cecil Lang III:42). [details]

28 III 63 --- Mme Manet mère écrit (lettre manquante) à Baudelaire pour l'inviter à venir chez elle. Elle exprime sa reconnaissance pour la bonne opinion qu'a Baudelaire de son fils. Baudelaire, en lui répondant, la remercie de son invitation et réitère ses sentiments amicaux envers Edouard Manet (CPl II 296). [details]

15 V 63 --- Ouverture du "Salon des Refusés" au Palais des Champs-Elysées. Elle est facilitée par Napoléon III, qui le visitera. Y exposent de leurs oeuvres: Manet; Jongkind; Whistler; Fantin-Latour; Pissaro; Cazin; Bracquemond; Henry Cros; Jean-Paul Laurens; Chintreuil; Legros; Vollon; Harpignies. Manet y expose son Déjeuner sur l'herbe. Le salon a un très grand succès (Tabarant A 95). Le soir, en sortant de cette exposition, Fantin-Latour écrit à Whistler, pour dire que son ami anglais est célèbre, que son tableau (La Dame blanche), est très bien placé, et que cette toile remporte "un succès de distinction". Fantin déclare que Baudelaire trouve charmant ce tableau (Glasgow ). [details]

24 V 63 --- Poulet-Malassis sort de prison (Pelpel ). Dans Figaro, Monselet, signant "Monsieur de Cupidon", parle du Déjeuner sur l'herbe (appelé ici Le Bain). Il décrit le peintre comme l'épigone de Goya et de Baudelaire. Manet vient de se voir refuser ses tableaux par le jury du Salon (T ). Le Boulevard annonce la présence de Rops à Paris depuis huit jours (T ). [details]

19 VIII 63 --- Baudelaire écrit à Bérardi pour lui proposer Le Mystére de Marie Roget et Habitations imaginaires. Il lui demande de renvoyer les placards des ouvrages refusés (des poèmes en prose et Le Peintre de la vie moderne, que Baudelaire lui a fait parvenir (CPl II 313). Louis Leroy prétend, dans le Nain jaune, que Baudelaire adore la peinture de Manet (T ). [details]

19 VIII 63 --- Le Nain jaune publie l'essai de Louis Leroy "De la gravure à l'eau-forte". En passant, il déclare Baudelaire adorateur de Manet (T ) [details]

X 63 --- La Société d'Aquafortistes publie Lola de Valence, par Manet, eau-forte gravée par l'artiste, avec des vers de Baudelaire au bas de l'ouvrage (FM42 572). [details]

1 X 63 --- Publication d'Eaux-fortes par Edouard Manet en édition pprésumée petite. Baudelaire en reçoit un jeu d'épreuves dédicacé: "à mon ami Charles Baudelaire" En reçoit écgalement Lejosne, comme d'autres amis intimes de l'artiste (Cat Manet 170, 532) [details]

6 X 63 --- Baudelaire écrit à Jacques Babinet, physicien et astronome, pour lui reparler du projet de préface d'Eureka. Baudelaire lui demande s'il s'en chargerait, et quel serait le prix d'un tel travail. Baudelaire voit Manet, qui lui montre la photographie de Baudelaire prise par Carjat. Manet apporte cette photo chez Bracquemond et Baudelaire la trouve si réussie qu'il écrit à Carjat pour lui en demander quelques épreuves. Il informe également Carjat que Manet part le soir pour la Hollande, d'où il ramènera sa femme [sic], dont la beauté, la bonté et les qualités artistiques étonnent Baudelaire (CPl II 322). Baudelaire écrit à Lévy pour renvoyer en janvier la décision de lui donner un de ses livres à imprimer. Baudelaire aperçoit Hetzel et va chez Lévy, peut-être à 5h (CPl II 323). [details]

1864-1865 --- Baudelaire dresse la liste de ses oeuvres d'art. Il y a deux Greuze; le portrait de son père par le baron Regnault; cinq ouvrages de Legros [sans doute Esquisses à l'eau-forte], y compris des chats à l'intention de Manet; deux paysages, une esquisse et une eau-forte (chacun ayant comme sujet une procession); un Boilly (L'Arrivée de la diligence), également à l'intention de Manet; deux tableaux et quatre dessins de Guys, dont l'un est destiné à Lejosne; un Jongkind; trois eaux-fortes de Méryon; une gouache de J.-F. Baudelaire [peut-être une "femme couchée voyant deux figures nues en rêve"); deux gravures d'un sujet de marine; deux Manet; un médaillon représentant Robespierre; une gravure ayant Marat comme sujet; une marine; une photographie; un portrait de Poulet-Malassis; la copie d'un Goya. Quelques-uns de ces ouvrages sont détenus par Cabasson, Servais, Jacquinet et Renard; chez Capé se trouvent plusieurs de ses livres (CPl II 430, 886). Sur la suggestion de Charles Neyt, Baudelaire envoie à Bernard Neyt, son père, des "élucubrations", ne sachant pas si cet envoi choquera les convictions ou la pudeur du destinataire. Si cela est, Baudelaire en rejette la responsabilité sur son fils (CPl II 429). A 5h, de l'Hermitage [un café bruxellois], Baudelaire envoie un sonnet à Poulet-Malassis: Mon cher, je suis venu chez vous..., n'ayant pas trouvé son ami chez lui (CPl II 429). Baudelaire envoie un commissionnaire chercher M. Burnier, à l'hôtel du Grand Lion, rue du Singe, pour demander à quelle heure il viendra chez Baudelaire (CPl II 430). [details]

1864-1866? --- Manet grave le portrait de Baudelaire d'après une photographie de Nadar. Il y ajoute un motif portant le nom du poète, un couple assorti d'une femme et d'un squelette et une femme nue avec des bêtes (serpents, chauves-souris). Cette gravure devait servir comme ébauche de frontispice pour les oeuvres complètes projetées (AB 236). [details]

7 II 64 --- Quatre poèmes en prose paraissent dans Figaro: La Corde--A Edouard Manet; Le Crépuscule du soir; Le Joueur généreux; Enivrez-vous. Ils sont accompagnés d'une analyse, signée Gustave Bourdin mais sans doute inspirée par Baudelaire, des intentions du Spleen de Paris. C'est la première fois qu'on voit imprimer ce titre (OCPl I 1297--1298). [details]

III 64 --- Baudelaire remercie, tardivement, Ph. de Chennevières de l'envoi de ses Contes de Saint-Santin. Il demande à son correspondant, fonctionnaire au Louvre, de veiller à ce que soient bien placés au Salon les tableaux de Fantin-Latour (Hommage à feu Eugène Delacroix, Tannhäuser au Vénusberg) et de Manet (Episode d'une course de taureaux, Christ ressuscitant, assisté par les anges) (CPl II 350). Au moment où les porteurs envoyés par Manet ont remis ses tableaux au Salon, Chennevières a demandé à les voir sur le champ [vraisemblablement pour exaucer la prière de Baudelaire] (CPl II 351). [details]

début IV 64 --- Baudelaire informe Manet qu'il doit changer l'emplacement de la blessure du Christ dans son tableau exposé au Salon, le Christ ressuscitant...; cette blessure doit être du côté droit (CPl II 352). [details]

env 27 V 64 --- Manet écrit à Baudelaire une lettre (manquante) "affectueuse" (CPl II 370). [details]

27 V 64 --- Baudelaire donne à Jousset un bon pour 600 francs, payables fin juin. Il explique à Ancelle qu'il aurait dû régler cette somme au moyen des 500 attendus pour ses conférences, mais que cette ressource fait défaut. Pourtant, il compte faire remettre à Jousset, par sommes de 100 ou de 150 francs, ce total de 500, en demandant cet argent à ses débiteurs à Paris. Baudelaire prie Ancelle de compléter, avec l'envoi de 100 francs à Jousset, la somme nécessaire pour payer ce dernier; il joint à sa lettre un reçu pour l'argent demandé (CPl II 369). Baudelaire envoie des remerciements à Manet, il exprime des sentiments peu flatteurs pour les Belges et révèle qu'il passe pour un espion français (CPl II 370). [details]

15 VI 64 --- Baudelaire envoie un télégramme à Noël Parfait au sujet des Histoires grotesques et serieuses. Il paie d'avance une réponse qu'il ne reçoit pas (CPl II 382). Il reçoit une lettre de sa mère avec 200 francs (CPl II 383). Louis Leroy fait sur Baudelaire et Manet un article satirique dans le Charivari (Hamilton 22--23). Dans l'Indépendance belge, Théophile Thoré publie un article sur le Salon de 1864 (CPl II 866). Antoine Arnould, dans l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, pose des questions sur Edgar Allan Poe, notamment sur les traductions de Baudelaire (T ). Dans le même journal, G. Vandenberg demande des renseignements sur certains articles de Baudelaire: "Delacroix à l'exposition universelle;" "Ingres;" "Méthode de critique" (BJ 68). [details]

16 VI 64 --- Figaro donne une anecdote selon laquelle Baudelaire effare Verteuil par une histoire de supplices chez les Japonais (T ). Théophile Thoré, sous la signature de Burger, cite Baudelaire à propos de Manet et Goya, dans l'Indépendance belge (T ). [details]

env 20 VI 64 --- De la Taverne du Globe, Baudelaire écrit à Théophile Thoré pour rappeler leurs anciennes discussions et pour le remercier d'avoir pris la défense de Manet. Baudelaire nie que cet artiste ait été influencé par Goya. Puis, Baudelaire porte cette lettre à Bérardi, afin qu'il la remette à Thoré (CPl II 386). Thoré viendra voir Baudelaire, sans doute à la suite de la lettre (CPl II 458). [details]

25 VI 64 --- Dans son feuilleton de l'Indépendance belge (édition du soir), Théophile Thoré corrige ses remarques du 16 juin sur Manet, adoptant, d'une manière générale, les vues de Baudelaire à ce sujet (CPl II 867). La Bibliographie de la France enregistre les Chroniques et légendes des rues de Paris, paru chez Dentu. Edouard Fournier y cite Le Cygne, avec un commentaire (T ). [details]

15 VII 64 --- Dans l'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, Asselineau répond aux questions d'Antoine Arnould sur Edgar Allan Poe (BJ 68). Dans le Charivari, Louis Leroy fait un dialogue satirique contre Baudelaire, Champfleury et les De Broglie, père et fils qui soutiennent Manet au Salon (T ). Mort, à Passy, d'Anne-Gabrielle Lesueur, dame Orfila, veuve du célèbre chimiste (Vapereau ) et amie de Mme Aupick. Les journaux lui font force "oraisons funèbres", que lit Baudelaire. Il n'ose rien en dire à sa mère (CPl II 486). [details]

1 XI 64 --- Baudelaire écrit à sa mère (lettre manquante) pour la prier de ne pas faire allusion dans ses lettres à la maladresse d'Ancelle (CPl II 416). Baudelaire doit 517 francs à son hôtelier (CPl II 420). l'Artiste publie trois poèmes en prose: Une Mort héroïque; La Fausse Monnaie; La Corde (PPP 267). Ce dernier ne porte pas encore sa dédicace à Edouard Manet (OCPl II 1339). [details]

3 XI 64 --- Baudelaire explique à Mme Aupick les affaires relatives à la publication de ses ouvrages. La lettre doit arriver le jour de leur fête (CPl II 416). A Henry de La Madelène, qui vient de prendre la direction de laNouvelle Revue de Paris, Baudelaire offre quelques poèmes en prose à publier. Il lui demande de voir si Julien Lemer pourrait prendre en charge ses affaires littéraires. Adrien [Tournachon?] vient d'offrir à Baudelaire la brochure de La Madelène: Eugène Delacroix à l'Exposition du boulevard des Italiens, A. Lainé, éd., 1864. En le lisant, Baudelaire remarque que l'auteur voue une grande admiration à Delacroix. Baudelaire envoie ses amitiés à leurs amis Manet, Lejosne et Bracquemond (CPl II 417). [details]

fin 64 ou début 65 --- Baudelaire fait la liste des envois éventuels des Histoires grotesques et serieuses; il l'expédie à Calmann. Recevront des exemplaires accompagnés d'une lettre: Hetzel; Deschanel [les noms en italiques sont soulignés dans le manuscrit]; Babou; Banville; Asselineau; D'Aurevilly; Monselet; Fraisse; Jouvin; Taine; Gautier; Chasles; Sainte-Beuve; Roqueplan; Houssaye; De Calonne; Buloz; Pichot; Charpentier; Yriarte; Vitu; Deschamps. Recevront des exemplaires sans lettre: Lavoix; Cuvillier-Fleury; De Mouÿ; Levallois; Pontmartin; Schérer; Dollfuss; Marcelin; Frédérix; Joly; Nadar; Véron. Recevront des bons pour exemplaires: ANCuriosités esthétiquesLLE [sic]; [Sa] mère; Mme MEurICuriosités esthétiques [sic]; MANET [sic]; LEJOSNE [sic]; Flaubert; Leconte de Lisle; Gavarni; Champfleury; Du Camp; Féval; Gozlan; Chenavard; Rops; Fromentin; Reyer; Malassis; Neyt; Dulamon (CPl II 431). [details]

29 XII 64 --- Baudelaire charge Ancelle de trois missions: renouveler l'engagement sur sa montre à Paris, rue Joubert; aller voir Jacquinet, marchand de tableaux, pour lui dire de ne pas vendre des objets de valeur lui appartenant; se rendre chez Mad. Desoye, 22, rue de Rivoli, pour l'informer qu'il reviendra prendre un pupitre en laque qu'il lui a donné à réparer. Baudelaire demande 100 francs à Ancelle pour distribuer des étrennes aux domestiques des familles où il est reçu souvent. Quant aux livres désirés par Ancelle, Baudelaire promet de les lui envoyer en janvier, par des voies détournées, pour échapper à la pointilleuse surveillance exercée actuellement sur les livres de contrebande. Il ajoute à sa lettre la liste des objets déposés chez Jacquinet: une marine (gravure à nettoyer); une photographie (modèle de femme nue); une sepia de Guys, vieux grognard à la colonne Vendôme; un portrait d'homme au crayon noir; une sépia, dans le genre Girodet (femme nue dans une grotte); deux petits dessins, crayon et lavis, de Guys (sans doute des scènes de prostitution aux barrières, ou des voitures élégantes dans le bois de Boulogne), ces pièces à monter sur bristol (CPl II 427). Lejosne et Fioupou dînent chez les Manet; Bracquemond se joint à eux. Lejosne décrit cette réunion à Baudelaire (LAB 209). [details]


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