Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


1866 --- Dans le Nouveau Parnasse satirique, Poulet-Malassis déclare que le sonnet: A Mme Du Barry est de Gérard de Nerval (T ). Eugène Rostand publie, dans La Seconde Page, un poème: Les Fleurs du Mal, où il traite avec sympathie Baudelaire (Crépet S 116). Swinburne, dans Notes on Poems and Reviews, révèle qu'il a reçu de Baudelaire Richard Wagner et Tannhäuser peu après avoir écrit Laus Veneris. Il prétend que Baudelaire traduit mieux que lui la conception de la Vénus médiévale qu'il a voulu rendre dans son poème (Crépet S 199). W.M. Rossetti, dans W.M. Swinburne's Poems and Ballades. A Criticism (Londres, Hotten), soutient que Baudelaire a une mauvaise influence sur Swinburne (T ). A Metz, F. Blanc publie L'Art et la vie, première partie d'A.M. Collignon, contenant des jugements clairvoyants sur Baudelaire et Edgar Allan Poe <<7|T|>>. Delvau publie chez Bachelin-Deflorenne Henry Murger et la Bohême, avec une référence à Baudelaire {8}. La Librairie Contemporaine publie les Contes étranges de Nathaniel Hawthorne avec une introduction d'Emile Montégut; Baudelaire y est cité sans qu'on le nomme, sur la sensation d'isolement ressentie par les intellectuels alors que disparaissent successivement les artistes et poètes qu'ils admirent {9}. [details]

début I 66 --- Glatigny dîne chez Poulet-Malassis avec Baudelaire et Gilles Naza, directeur du théâtre Molière à Bruxelles (Sanson 80). [details]

début I 66? --- De Lille, Glatigny annonce à Poulet-Malassis son arrivée à Bruxelles. Là il espère jouer au théâtre du Parc où à celui des Galeries. Glatigny envoie ses salutations à Baudelaire et à Neyt (Sanson 82). [details]

I 66? --- De Tournai, Glatigny fait savoir à Poulet-Malassis qu'il rentrera mercredi chez Naza, jouer au théâtre Molière. Il compte retrouver à Bruxelles Poulet-Malassis et Baudelaire, pour y respirer de "l'air parisien" (Sanson 89). [details]

I 66 --- Sur la chemise contenant les épreuves des Epaves, Baudelaire fait une note à Poulet-Malassis. Il indique que ce recueil manque encore sept pièces des dix-sept qu'il devra éventuellement avoir: les six pièces condamnées des Fleurs du mal ed. de 1857, ainsi qu'A Une Malabaraise (OCPl I 812-1120). [details]

1 I 66 --- A l'occasion de la nouvelle année, Baudelaire reçoit les voeux (lettres manquantes) de Rops et d'un ami qu'il ne nomme pas. Bien qu'il ait pris la résolution de ne pas répondre aux voeux cette année, en guise de protestation contre la coutume, il se croit contraint de remercier ces deux correspondants. Il envoie sa carte à Rops, avec ses voeux pour Mme Rops et pour le beau frère de l'artiste, le magistrat Polet de Faveaux. Baudelaire demande à Rops ce qu'il est advenu de l'ouvrage: Danse macabre (CPl II 562, 945). Dans sa lettre à Mme Aupick, Baudelaire exprime les soucis qu'il éprouve pour la santé de sa mère, mais annonce que la sienne s'est améliorée. Il énumère les clauses envisagées pour la vente de ses ouvrages: 800 francs par tirage de 2.000 exemplaires et par titre, et, ensuite, nouveau contrat ou liberté pour l'auteur et l'éditeur (CPl II 560). Baudelaire écrit à Ancelle pour lui rappeler qu'il a laisssé des objets au Mont-de-Piété et lui demande s'il s'obstine à voir Julien Lemer avant d'accéder à sa requête, ce qui lui permettrait de payer ces transactions. Il envoie ses voeux du jour de l'an à Mme Aupickncelle (CPl II 561). [details]

I 66 --- Sur la chemise contenant les épreuves des Epaves, Baudelaire fait une note à Poulet-Malassis. Il indique que le recueil manque encore sept pièces des dix-sept qu'il devra éventuellement avoir: les six pièces condamnées, ainsi qu'A Une Malabaraise (OCPl I 812, 1120) [details]

début I 66? --- De Lille, Glatigny écrit à Poulet-Malassis pour annoncer son arrivée à Bruxelles. Là, il espère jouer au théâtre du Parc ou à celui des Galeries. Il envoie des salutations à Baudelaire et a Neyt (Sanson 82). [details]

I 66? --- De Tournai, Glatigny êcrit Poulet-Malassis pour dire qu'il rentrera mercredi chez Naza, jouer au théâtre Molière. Il compte retrouver à Bruxelles Poulet-Malassis et Baudelaire, pour y respirer "de l'air parisien" (Sanson 89) [details]

39 U 66 --- Dans une "Chronique parisienne" de l'Epoque Adrien Marx fait le portrait de «La Mère Bistouri"», vieille fille maniaque de la chirurgerie (Kopp 347-348) [details]

2 I 66 --- Ecrivant à Sainte-Beuve, Baudelaire vante le portrait du lundiste qu'il a vu dans l'Illustration. Il compare Sainte-Beuve à Socrate, en se moquant de Baillarger et de Lélut qui, en tant qu'aliénistes, déclarent que ce philosophe était fou. Baudelaire évoque les articles du critique sur Proudhon, écrivain qu'il a beaucoup lu (mais à qui il reproche de ne pas être un Dandy). Baudelaire révèle à Sainte-Beuve que Mme Aupickdèle Hugo, lorsqu'elle est "seule et malgré ses fils", entend volontiers l'éloge de ses qualités poétiques. Baudelaire envoie à Sainte-Beuve un sonnet: Cette Nuit, je songeais que Philis revenue..., en demandant si le lundiste en connaît l'auteur. Le morceau a paru dans un Parnasse satirique... et ni lui ni Saint-Victor ni Poulet-Malassis n'ont pu l'identifier (CPl II 564). [details]

3 I 66 --- Baudelaire écrit à Ancelle qu'il sera inutile d'aller voir Lemer car il a déjà chargé deux personnes de le faire. A nouveau, il demande au notaire de s'occuper immédiatement du retrait de ses biens engagés au Mont-de-Piété (CPl II 564). [details]

5 I 66 --- Sainte-Beuve répond à Baudelaire, remettant en cause Proudhon et l'idée du progrès en littérature. Il trouve l'article de Verlaine sur Baudelaire flatteur et dit que si Baudelaire était à Paris, il serait un oracle pour la jeunesse littéraire. Le critique se lamente, pourtant, de la naïveté de cette jeunesse qu'il trouve néanmoins "très littéraire par le fond de leur nature". Sainte-Beuve fait demander à Poulet-Malassis par Baudelaire le titre d'une "petite ordure" de l'abbé de Voisenon, ouvrage qui est absent de l'édition de ses oeuvres complètes consultée par le critique. Quant au sonnet que Baudelaire lui a soumis, il n'a pu identifier son auteur. Sainte-Beuve remercie Baudelaire d'avoir parlé parfois de lui à Mme Victor Hugo, sa seule vraie amie, selon lui, dans le milieu hugolien (LAB 346). [details]

6 I 66 --- Après quatre heures passées à attendre sa montre à l'entrepôt, Baudelaire est repris par les migraines. Il trouve en rentrant la lettre de Sainte-Beuve du 5 janvier. Baudelaire transmet à Poulet-Malassis la demande du lundiste à propos de l'ouvrage de l'abbé Voisenon et prie son éditeur de lui renvoyer ses poèmes en prose qu'il a en sa possession (CPl II 565). [details]

7 I 66 --- Ancelle envoie à Baudelaire la somme de 50,20 francs (CPl I lxxv). [details]

7 I 66? --- Première crise de Baudelaire. Le soir, à jeun, il se met à se rouler par terre et à tomber, comme un homme ivre. Puis, il est victime des sueurs froides et des vomissements. Il sombre alors dans une longue stupeur. Son médecin, qu'il consultera, diagnostiquera de l'"hystérie" (CPl II 586). [details]

env 11 I 66 --- Poulet-Malassis envoie à Sainte-Beuve des livres érotiques ainsi que des pamphlets dirigés contre l'Empire, dont Les Propos de Labienus, d'E. Rogeard (LAB 350). Lettres (manquantes) à Baudelaire de Mme Aupick et d'Ancelle. Sa mère lui reproche de n'avoir pas répondu à la longue lettre du notaire, tandis que celui-ci l'entretient de ce qu'il a appris en se rendant à la maison Garnier. Cette dernière a pris la décision de ne pas publier Pauvre Belgique, de peur de nuire à leurs affaires en Belgique (CPl II 565). [details]

11 I 66 --- A la demande de Sainte-Beuve, Troubat écrit à Poulet-Malassis et le sermonne d'avoir envoyé au lundiste, par la voie du ministère, des pamphlets contre l'Empire. Le critique craint d'être politiquement compromis (CPl II 957). [details]

12 I 66 --- Baudelaire, troublé par l'annonce de la mauvaise santé de sa mère, confie à Ancelle son intention d'écrire secrètement (lettre manquante) au médecin de Mme Aupick, le docteur Lacroix. Il voudrait avoir de plus amples renseignements. Baudelaire redoute de traiter directement avec les frères Garnier, comme ils le veulent; il demande à Ancelle de leur dire qu'il est en train de finir Spleen et Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains (CPl II 565). Il informe sa mère qu'il voudrait envoyer Ancelle chez Lemer, pour lui parler afin que dernier ne soit pas froissé par l'intervention d'un tiers dans leur affaire. Baudelaire propose également de donner à Ancelle le plan de Pauvre Belgique, la note relative à ses cinq volumes à publier et les lettres de Lemer et de Sainte-Beuve. De cette manière, Ancelle pourra le représenter à Paris en disposant d'un maximum d'informations sur ses affaires. Baudelaire communique à Adèle Hugo deux passages [légèrement modifiés] d'une lettre de Sainte-Beuve. Ecrivant à ce dernier, Baudelaire repousse sa suggestion de revenir à Paris comme "poète consultant" de la nouvelle génération (CPl II 568). [details]

14 I 66 --- Echéance d'un billet à ordre de 300 francs chez Jousset. Baudelaire signe pour lui un autre billet, payable le 15 avril chez Ancelle (CPl II 569). [details]

env 14 I 66 --- Lettre (manquante) de Sainte-Beuve à Baudelaire. Le lundiste y parle de la revue l'Art, que Baudelaire ne connaît pas (CPl II 573). [details]

15 I 66 --- Baudelaire commence une lettre de remerciements à Sainte-Beuve pour celles qu'il lui a envoyées. Son médecin ne lui permet ni étude ni lecture. Un autre qu'il a consulté le juge hystérique, mot qui selon Baudelaire, sert à cacher son ignorance des vraies causes de sa maladie. Baudelaire parle de son propre travail poétique, le comparant à celui de Sainte-Beuve. Il espère parvenir dans ses poèmes à égaler Joseph Delorme. Baudelaire a relu les Poésies complètes de Sainte-Beuve, parues chez Lévy en 1863 et espère faire une étude de Sainte-Beuve poète. Baudelaire apprécie particulièrement parmi ces poèmes: Sonnet à Mad[ame] G. [Mme Grimblot, dame que Baudelaire a connu et à qui il avait souvent entendu Mme De Mirbel faire la morale]; Tu te révoltes; Dans ce cabriolet; En revenant du convoi; La voilà; Le Joueur d'orgue. Les récits qui lui ont plu sont: Doudun; Marèze; La Veillée; Ramon; M. Jean. Il compare Sainte-Beuve à Chénier pour ses élégies analytiques. Baudelaire s'étonne que Sainte-Beuve désire avoir le suffrage de Thiers, de Berryer, de Thierry et de Villemain (ce dernier étant le sujet d'un long poème: A M. Villemain. Baudelaire dit connaître par coeur: Dans l'Ile Saint-Louis; La Croix de la vallée; Rose; Stances de Kirke White; La Plaine. Baudelaire remarque une ressemblance entre un vers de Sainte-Beuve et une phrase de Paul de Molènes dans son roman: L'Ecueil de Lovelace. Cette lettre est interrompue par des vertiges et des chutes, Baudelaire ne l'enverra que le 5 février (CPl II 583). [details]

env 15 I 66 --- Catulle Mendès écrit à Baudelaire que leur demande [sans doute de subvention] n'a pas abouti. Ils vont tenter de publier un recueil [le Parnasse contemporain] et voudraient avoir des sonnets de Baudelaire, en nombre suffisant pour remplir une livraison entière de 16 pages, à raison de deux poèmes par page. Mendès joint à sa lettre la somme de 100 francs, qu'il lui prête (LAB 245). [details]

18 I 66 --- Baudelaire remercie Ancelle d'être allé voir les frères Garnier de sa part. Il lui envoie le plan de Pauvre Belgique, demandant qu'il le remette à Lemer. Baudelaire songe à offrir son livre, peut-être à ce dernier, peut-être à Dentu mais il exigera un contrat avant de continuer son travail. Sa santé est mauvaise: il ne peut pas se lever, de peur de tomber et ne peut plus fumer sans dégoût. Baudelaire demande à Ancelle 100 francs (CPl II 570). [details]

19 I 66 --- Baudelaire fait savoir à Catulle Mendès qu'il acceptera de publier quelques-uns de ses vers dans le Parnasse contemporain. Il accepte également les 100 francs que Mendès a offerts de lui prêter. Baudelaire insiste pourtant, quant aux poèmes, sur le droit de les imprimer dans une nouvelle édition des Fleurs du mal ed. de 1857. Il dit qu'il enverra à Mendès un volume [Les Epaves] et nie avoir collaboré avec Poulet-Malassis pour cet ouvrage. Baudelaire voudrait que Mendès le renseigne sur la revue L'Art, dont lui a parlé Sainte-Beuve et qu'il ne connaît pas. Baudelaire conseille à Mendès de demander des vers à Philoxène Boyer. Ce dernier fait des poésies que Baudelaire juge "superbes", quoique leur auteur ne s'en sépare pas facilement (CPl II 573). Le journal des Goncourt de cette date décrit sans indulgence une réunion de jeunes poètes chez Louis-Xavier Ricard. Ils sont appelés "la queue de Baudelaire et de Banville..." (Robichez ). [details]

env 19 I 66 --- Mendès répond que l'Art n'existe plus. Il décrit à Baudelaire la fondation du Parnasse contemporain et accepte l'offre de Baudelaire d'y publier de ses vers, le priant toutefois d'attendre un certain temps avant de les envoyer à l'impression. Mendès voudrait que Baudelaire y joigne d'autres morceaux inédits (LAB 246). [details]

19 I 66 --- Le Journal des Goncourt décrit sans indulgence une réunion de jeunes poètes chez Louis-Xavier de Ricard. Ils sont appelés "la queue de Baudelaire et de Banville (Verlaine 4 3-4) [details]

20 I 66 --- Le Dr Léon Marcq se rend à l'hôtel de Baudelaire pour l'y soigner (CPl II 575). Le poète lui décrit de façon détaillée les symptomes dont il souffre (Kunel B 184). [details]

entre le 20 I et le 2 VII 66 --- Baudelaire donne au Dr Léon Marcq le manuscrit original du Rêve d'un curieux (OC61 1560). [details]

21 I 66 --- Baudelaire autorise Catulle Mendès à choisir parmi les poèmes imprimés dans la Revue nouvelle, la Revue fantaisiste et le Boulevard ceux qui lui plaisent. Il lui envoie un paquet d'extraits de ces revues. Baudelaire demande à Mendès de lui envoyer des épreuves de tout ce qu'il imprimera. Il fait savoir à son correspondant qu'il aura besoin du prêt promis de 100 francs pour payer ses médicaments. Baudelaire donne la liste des poèmes publiés dans ces trois revues. En réponse à la demande de Mendès il lui suggère le titre général de Sylves (CPl II 575). [details]

env 22 I 66 --- Mendès accuse réception des vers envoyés par Baudelaire. L'ensemble de 400 vers permettra de composer une feuille (LAB 246). Chez le médecin, Baudelaire est victime d'une crise nerveuse. Le Dr Marcq lui demande sans cesse s'il suit ses ordonnances mais Baudelaire n'ose pas lui dire qu'il manque de l'argent pour acheter les médicaments (CPl II 576). [details]

22 I 66 --- Baudelaire fait savoir à Ancelle que l'aggravation de sa maladie l'a empêché de finir un lourd travail de classification. Il envoie au notaire le plan de Pauvre Belgique (16 feuillets), ainsi que deux lettres de Lemer, une de Sainte-Beuve et un reçu pour 100 francs qu'il lui demande (CPl II 567, 578). [details]

23 I 66 --- Toujours malade et malgré ses crises, en train d'écrire son poème Le Monstre, Baudelaire s'adresse à Poulet-Malassis pour obtenir des renseignements sur certains mots et phrases: Giraumont; Clavicules de Salomon; Cas (CPl II 577). [details]

24 I 66 --- Sainte-Beuve écrit à Lemerre, à propos d'une édition des poètes de la Pléiade. Il mentionne le nom de Baudelaire [leur "bon ami"], "un poète de la Pléiade aussi" (LAB 371). [details]

26 I 66 --- Rops s'excuse de n'avoir pas fini le frontispice des Fleurs du mal ed. de 1857 et invite Poulet-Malassis à venir dîner chez lui le 4 février, en amenant Baudelaire, si possible (CG V 238n). Baudelaire avertit Mendès que Le Monstre a maintenant 15 ou 16 couplets. Il croit que la crudité du poème sera contrebalancée par son "air archaïque" (CPl II 578). [details]

28 I 66 --- Ancelle envoie à Baudelaire la somme de 100 francs (CPl I lxxv). [details]

env 29 I 66 --- Lettre (manquante) d'Ancelle à Lécrivain. Baudelaire la lira et l'approuvera (CPl II 579). [details]

29 I 66 --- Baudelaire apprend à Ancelle que sa santé est meilleure mais qu'il doit rester couché sur le dos. Ancelle recevra la visite de Lécrivain qui, envoyé par Baudelaire, lui parlera du contrat à faire passer chez les Garnier. Ces derniers semblent préférer un contrat à terme, pour dix ans. Le Docteur Marcq ne vient plus voir Baudelaire, qui n'ose plus faire payer ses médicaments par l'hôtel (CPl II 578). [details]

env 30 I 66 --- Lettre (manquante) d'Ancelle à Baudelaire, racontant la visite du notaire chez les Garnier. Il donne le chiffre des tirages proposé par ces éditeurs, le délai pour chaque tirage (3 ans). Ancelle conseille à Baudelaire de quitter son hôtel [et de payer sa note après son départ...?]. Ancelle suggère en outre que Baudelaire accepte d'être aidé dans ses affaires par Ch. Nisard. Baudelaire lit cette lettre à Lécrivain, qui la trouve bien précise de la part des Garnier pour une affaire qui vient seulement d'être entamée. Il prétend que tous ces arrangements seraient normaux dans une affaire conclue (CPl II 579, 589). Ancelle avertit Baudelaire qu'il a retranché des morceaux dans ses "notes" [le plan de Pauvre Belgique], pour en adoucir le langage, trop brutal pour lui (CPl II 608). [details]

30 I 66 --- A 6h, Baudelaire répond à Ancelle. Il trouve trop faibles les tirages proposés par les Garnier. Baudelaire voudrait conserver le droit de corriger ses épreuves. Il cite Sainte-Beuve pour attester la valeur de ses poèmes en prose. Baudelaire souligne le fait que, selon lui, Pauvre Belgique doit paraître seulement en volume. Il accepte la suggestion d'Ancelle de se faire aider dans ses affaires par Charles Nisard, ami des Ancelle. Baudelaire a envoyé chez Lemer le manuscrit de Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains. Une lithographie faite par Rops lui semble convenir comme frontispice de la nouvelle édition des Fleurs du mal ed. de 1857; Rops la vendrait pour 100 francs mais Baudelaire craint que les Garnier ne connaissent pas cet artiste, étant trop peu cultivés pour cela. Il mentionne également les ornements faits par Bracquemond pour leur grande édition des Fleurs du mal ed. de 1857 qui sont à Paris (CPl II 582). L'Indépendance belge annonce que Sainte-Beuve a subi une opération (CG V 258n). Dans une "Chronique parisienne" de l'Epoque, Adrien Marx fait le portrait de «la mère Bistouri», vieille fille maniaque de la chirurgie (OCPl I 1347). [details]

II ou III 66 --- En relisant Les Liaisons dangereuses, Baudelaire prend les notes au verso du prospectus du Parnasse contemporaine pour son .étude sur ce livre (P-Z 538) [details]

2 II 66 --- Lécrivain part pour Paris, où il verra Ancelle de la part de Baudelaire (CPl II 593). [details]

II 66? --- Le nom de Veuillot paraît à la cinquième des Epaves: "Tu n'es certes pas, ma très chère, / Ce que Veuillot appelle un tendron..." (P-Z 431) [details]

3 II 66 --- Baudelaire s'excuse de ne pas aller le lendemain chez Rops à Namur. Sa condition physique lui fait craindre le voyage en chemin de fer. Il promet de poursuivre le projet de faire accepter la lithographie de Rops comme frontispice des Fleurs du mal ed. de 1857. Il demande à cet artiste de mettre de côté pour lui quelques-uns de ses "croquis parisiens" (CPl II 582). [details]

env 5 II 66 --- Lettre (manquante) d'Asselineau à Baudelaire. Asselineau offre de consulter un médecin parisien pour Baudelaire, si celui-ci voulait lui décrire sa maladie et le traitement qu'il reçoit, car l'état de santé de son ami l'inquiète (LAB 20). [details]

5 II 66 --- Baudelaire envoie à Sainte-Beuve la lettre qu'il avait commencée le 15 janvier. Inquiété par la nouvelle lue dans l'Indépendance belge, il demande une lettre de Troubat pour le rassurer sur l'opération qu'a subie le lundiste. Baudelaire voudrait en outre recevoir un numéro de l'Art et des renseignements sur le Parnasse contemporain (CPl II 538, 597). A la demande d'Asselineau, Baudelaire lui envoie la description détaillée de son état de santé et des traitements qu'il suit; il ne peut pas se promener ainsi que le recommande son médecin. Baudelaire envoie ses salutations à Banville, à Manet et à Champfleury (CPl II 586). [details]

env 6 II 66 --- Asselineau porte la lettre de Baudelaire chez le Dr Piogey, pour le consulter. Il en sort pessimiste (CPl II 947). Lettre (manquante) de Mme Aupick. Elle reproche à Baudelaire de causer des frayeurs à ses amis avec sa santé. Elle propose que Baudelaire voie ses cousins à elle [sans doute les Levaillant] (CPl II 588). [details]

6 II 66 --- Baudelaire, répondant à sa mère, l'assure qu'il ne souffre pas, excepté pendant ses crises, et lui demande de consulter de sa part le Dr Lacroix, à Honfleur. Pour ce faire, il lui envoie une chronologie détaillée de sa maladie, ainsi qu'une description de ses traitements (CPl II 587). Baudelaire renvoie à Ancelle une note attaquant Victor Hugo, écrite par Charles Nisard; il trouve mal-placées ces critiques. Baudelaire ajoute un mot pour Hippolyte Garnier, à employer au cas où l'on ne retiendrait pas Lemer comme éditeur. En tout cas, il tient maintenant à ce que Lemer ne perde pas son bénéfice dans cette affaire, car il y a travaillé assez longtemps (CPl II 589). [details]

entre le 6 et le 16 II 66 --- Lettre (manquante) d'Asselineau à Baudelaire (CPl II 598). [details]

env 7 II 66 --- Poulet-Malassis pose à Baudelaire quelques questions à propos des Epaves, qu'il est en train d'imprimer et dont Baudelaire corrige les épreuves (CPl II 592). [details]


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