Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


1852 --- On démolit les vieilles constructions de la place du Carrousel. Ce changement du milieu urbain inspirera plus tard à Baudelaire la composition du poème: Le Cygne (CatBN57 58). La maison natale de Baudelaire est vendue à la Société Hachette (Barroux 222). Date-limite de la composition des douze poèmes: A Une Mendiante rousse; Bohémiens en voyage; La Fontaine de sang; Le Guignon; Les Métamorphoses du vampire; La Mort des pauvres; La Musique; La Rançon; Le Vin des chiffonniers; Un Voyage à Cythère; A Celle qui est trop gaie (FM42 227-228). Baudelaire envoie à Achille Ricourt un texte manuscrit, L'Ivresse du chiffonnier [Le Vin du chiffonnier] (CPl I 184). Léon Noël fait une lithographie du portrait d'Aupick par Gorotwoth (CatBN57 14). Première version du poème: La Rançon, lequel contient une strophe supprimée en 1857. Le manuscrit portera la note: "Socialisme mitigé" (FM59 496). [details]

début 52? --- Baudelaire écrit une lettre d'amour passionné à "Madame Marie", 15, cité d'Orléans. Il lui renouvelle ses sentiments, l'assure de son respect et la prie de bien vouloir être son inspiratrice. Croyant comprendre qu'elle refuse de poser [sans doute pour un peintre], il la prie de reprendre ce travail (CPl I 180). Thouvenel est nommé directeur des Affaires politiques au Ministère [des Affaires étrangères]. Aupick rétablit leur correspondance, interrompue depuis Constantinople (Pichois F 489). [details]

I 52 --- Le Bulletin de la Société des Gens de Lettres publie Héloïse, fragment autobiographique, de Charles Barbara. Baudelaire le lira (CPl I 201). [details]

4 I 52 --- Marie Daubrun écrit à George Sand une lettre pour demander son appui. La fermeture du théâtre de la Porte St. Martin l'a fait émigrer à la Gaîté, où elle est maintenant pensionnaire. Par engagement, elle a droit à une représentation à bénéfice, jouée à la Gaîté. Bocage, qu'elle a consulté, l'a conseillée de s'adresser à George Sand, et de demander la permission de faire jouer Claudie `samedi 10. Elle donne son adresse comme 36, rue du Chateau d'Eau à Paris (T ) [details]

4 I 52 --- Marie Daubrun demande à George Sand de jouer Claudie dans une représentation donnée à son bénéfice par le théâtre de la Gaîté (CatBN57 41). [details]

8 I 52 --- La Semaine théâtrale annonce que L'Ecole païenne de Baudelaire devra faire pendant à un article de Jules de La Madelène, L'Ecole du bon sens. Cet article n'a pas paru (BLB 272) [details]

8 I 52 --- La Semaine théâtrale annonce une "esquisse littéraire" d'Armand Baschet sur Baudelaire. Elle n'est pas parue (T ). Le même périodique annonce que L'Ecole païenne, de Baudelaire, promise à la publication il y a une semaine, paraîtra comme pendant à un article de Jules de La Madelène: "L'Ecole du bon sens". Celui-ci n'a pas paru (BLB 263). [details]

14 I 52 --- Poulet-Malassis note que Baudelaire le mène chez Daumier, quai d'Anjou (Adhémar A 44-45). [details]

15 I 52 --- Le Moniteur de l'épicerie commence la publication de "L'Epicerie transendante" de Bellegarrigue (T ) [details]

22 I 52 --- La Semaine théâtrale publie "L'Ecole païenne article de Baudelaire écrit à la demande de Charles Monselet, directeur du journal1. Le Moniteur de l'épicerie publie la deuxième partie de "L'Epicerie transcendante" de Bellegarrigue (T ) [details]

22 I 52 --- La Semaine théâtrale publie "L'Ecole païenne", article de Baudelaire écrit à la demande de Charles Monselet, directeur du journal (OCPl II 1098). [details]

24 I 52 --- La Bibliographie de la France enregistre la publication à Rouen, chez A. Lebrument, de l'Essai...sur les danses des morts par Eustache-Hyacinthe Langlois, publié en 1851 {1,2}. [details]

30 I 52 --- Baudelaire renvoie à Armand Dutacq les numéros du Pays contenant Mercadet Le Faiseur de Balzac, bien qu'il n'ait pas fini de les examiner. Il prépare en collaboration un article sur Balzac (CPl I 185). [details]

II-III 52 --- Baudelaire lit des documents sur Edgar Allan Poe, sans doute à l'aide de W.W. Mann, Américain vivant à Paris boulevard des Capucines. Il s'en sert pour écrire son Edgar Poe, sa vie et ses ouvrages (Bandy K ). [details]

1 II 52 --- Neuvième et dernier numéro de la Semaine théâtrale (P-Z 283). [details]

env 1 II 52 --- Baudelaire discute avec Champfleury et Armand Baschet la création d'un journal, dont le titre serait le Hibou philosophe (CPl I 185). Baudelaire rédige et envoie à Champfleury une note où il explique ses idées sur ce projet. Il conseille notamment des articles sur: Gautier; Sainte-Beuve; la Revue des deux mondes; Balzac auteur dramatique; "La Vie des coulisses;" "L'Esprit d'atelier;" Gustave Planche; Alexandre Dumas; Jules Janin; Eugène Sue; Paul Féval; les poèmes d'Arsène Houssaye et ceux d'Auguste Brizeux; les Lettres et mélanges de Joseph de Maistre; Le Mariage de Victorine de George Sand; La Religieuse de Toulouse de Jules Janin; la traduction d'Emerson, Essais de philosophie américaine, faite par Emile Montégut; Florian; Sedaine; Ourliac; toutes les "écoles du jour" (ce dernier article devrait être rédigé par les cinq collaborateurs collectivement. Il porterait sur Hugo, Gautier, Banville, Musset et autres). Baudelaire voit en Sébastien Mercier et Bernardin de Saint-Pierre des précurseurs de leur siècle. Les libraires susceptibles de leur être utiles sont: Furne; Houssiaux; Blanchard (Hetzel); Lecou; Michel Lévy; Giraud et Dagneau; Amyot, Charpentier, Baudry; Didier; Sandré; Hachette; Garnier; Gaume; Cadot; Souverain; Potter (OCPl II 50, 1102). Champfleury répond à Baudelaire par un "Essai de contrat et de règlement pour la rédaction du Hibou philosophe" (Crépet F 514-538). Sur une maquette du projet pour ce périodique projeté, Champfleury note le titre d'un article de Baudelaire à paraître: "De la caricature" (OCPl II 1103). [details]

1 II 52 --- Les Deux Crépuscules [Le Crépuscule du matin et Le Crépuscule du soir] paraissent dans la Semaine théâtrale (T ). Neuvième et dernier numéro de ce journal (OCPl II 1102). [details]

env 3 II 52 --- Baudelaire voit Armand Baschet, avec qui il discute le projet de créer le Hibou philosophe (CPl I 185). [details]

3 II 52 --- Baudelaire écrit à Baschet à propos de leur projet de créer un journal le Hibou philosophe. Il craint que Baschet ne perde son enthousiasme, à la suite de conseils de prudence. Baudelaire l'invite chez lui pour s'entretenir de l'étude que Baschet doit faire sur Vigny, et lui annonce qu'il pourra voir Champfleury en sortant (CPl I 185). Doivent collaborer à ce journal Monselet, André Thomas, Nerval, Asselineau, Banville et Baschet lui-même (OP I 536). [details]

5 II 52 --- Le Moniteur de l'épicerie publie la troisiême partie de "L'Epicerie transcendante" de Bellegarrigue. On en annonce la suite pour le prochain numéro (T ) [details]

env 21 II 52 --- Maxime Du Camp accuse réception des dix-huit pages, copie de l'article sur Edgar Allan Poe, qui doivent paraître dans la Revue de Paris (LAB 141). [details]

21 II 52 --- L'après-midi, Baudelaire se rend chez Pillet, fils aîné, pour examiner les épreuves de son étude sur Edgar Allan Poe, à la demande de Maxime Du Camp. Celui-ci voudrait déjà tirer ce qui est publiable (LAB 141-142). [details]

22 II 52 --- Baudelaire envoie à la Revue de Paris des détails sur les corrections à apporter à son étude sur Edgar Allan Poe. Il voudrait ajouter la date de la mort de l'écrivain (CPl I 186). Pour son essai, Baudelaire sera redevable à John M. Daniel et à John R. Thompson [qu. v.] de bien des détails, et même de certaines vues d'ensemble (Bandy K xXIIi). [details]

23 II 52 --- Baudelaire envoie à Louis-Stanislas Godefroy, agent central de la Société des Gens de Lettres une demande de 60 francs, adressée au Président de celle-ci. Il demande l'appui de Godefroy, tout en reconnaissant qu'il a des reproches à se faire à son égard. Pour se défendre il dit qu'il ne doit à la Société que 42 francs, que sa situation présente est bonne et qu'il lui envoie une "très curieuse nouvelle". Il espère rembourser cet argent dès qu'il aura reçu celui que lui doit le Pays (CPl I 187). A la réception de cette lettre, Francis Wey, vice-président de la Société, recommande une allocation de 50 francs à Baudelaire (CPl I 809). [details]

III 52 --- Jeanne Duval "fait souffrir" Mme Aupick en lui écrivant, sans doute par une demande d'argent (CPl I 190). Jeanne étant devenue un obstacle à son bonheur, Baudelaire se résout à se séparer d'elle et à ne la revoir jamais (CPl I 188). Ses difficultés conjugales le forcent de travailler la nuit (CPl I 191). [details]

1 III 52 --- La première partie d'Edgar Allan Poe, Sa Vie et ses ouvrages paraît dans la Revue de Paris (T ). Baudelaire voit l'imprimeur de la Revue des deux mondes, qui lui prête pour huit jours un exemplaire de cette revue, où se trouve commenté par le comte Alexis de Saint-Priest La Société et les gouvernements de l'Europe depuis la chute de Louis-Philippe, livre écrit par Capefigue. Baudelaire l'a emprunté pour Ancelle ou sur sa recommandation, à cause de ce commentaire (CPl I 187). Ce volume est paru avant, le 1 VI 49 (I ). [details]

5 III 52 --- Baudelaire demande à Ancelle son argent du mois, ne voulant pas attendre jusqu'au 15. Il n'est pas allé voter car, dit-il, le coup d'état du 2 décembre l'a "physiquement dépolitiqué". Baudelaire déclare qu'un homme [Amic] a offert de lui avancer la somme de 22.000 francs sous des conditions bizarres, ainsi que la direction d'une honorable entreprise, une grande revue (CPl I 188). [details]

6 III 52 --- Baudelaire prend chez Ancelle 200 francs, son argent mensuel, neuf jours avant la date convenue (CPl I 188). [details]

10 III 52 --- Dans une lettre à Champfleury, Armand Baschet envoie ses salutations à Monselet, à Schanne, à Silvestre et à Baudelaire (Lovenjoul D643, f. 15-16). [details]

env 17 III 52 --- Baudelaire reçoit au Café Tabourey une lettre de Poulet-Malassis (CPl I 189). [details]

20 III s 52 --- A Poulet-Malassis, Baudelaire accuse réception de la lettre reçue il y a quelques jours. Il lui donne de ses nouvelles et celles du pays. La politique ne l'intéresse plus, depuis le coup d'état. Amic, qui lui avait offert, ainsi qu'à Champfleury, la direction d'une grande revue qu'il voulait fonder, est maintenant très réticent à son égard (CPl I 189). [details]

printemps 52 --- Après leur séparation, Baudelaire va voir Jeanne deux ou trois fois par mois, pour lui apporter de l'argent {1}. [details]

printemps 52? --- Baudelaire signe un reçu pour 50 francs de la Revue de Paris, acompte sur "L'Illuminisme américain" (CPl I 200). [details]

env 27 III 52 --- Baudelaire va à la poste s'informer sur les possibilités d'envoyer une lettre à sa mère. Là, on lui donne une explication qu'il trouve incompréhensible sur le courrier entre Bayonne et Madrid (CPl I 190). [details]

27 III 52 --- L'après-midi, de 2h à 4h30, assis dans un café en face de la grande poste, Baudelaire écrit à sa mère pour la première fois depuis sept mois. Elle lui a écrit quatre fois. Il lui envoie Drames et romans honnêtes, L'Ecole païenne et Les Deux Crépuscules. Jeanne lui cause des ennuis, raison pour laquelle il demande à sa mère de lui adresser ses lettres chez Mme Olivier. Un médecin (sans doute le Dr Pigeaire, de Neuilly), lui a proposé des traitements à prix réduit. Pour pouvoir faire ses traductions d'Edgar Allan Poe, Baudelaire se réfugie parfois à la Bibliothèque Impériale, parfois dans un café ou chez un marchand de vin. Ses dettes dans le quartier se montent actuellement à 400 francs. Il voudrait acheter des livres et "un peu de toilette", et, pour ce faire, demande à Mme Aupickupick la somme de 1.000 francs. Cette somme devrait lui permettre d'arriver chez le médecin avec l'argent pour payer le premier mois du traitement, soit 150 francs (CPl I 190). [details]

fin III 52 --- Marie Daubrun est à Milan (CPl II 995). [details]

1 IV 52 --- La deuxième partie d'Edgar Allan Poe, Sa Vie et ses ouvrages paraît dans la Revue de Paris (T ). [details]

env 7 IV 52 --- Baudelaire reçoit, à cause d'un malentendu innocent, une grosse somme d'argent de Mme Aupick, plus qu'il n'aurait dû avoir d'elle. Avec cet argent, il paie ses dettes (CPl I 210). Baudelaire attend une réponse de sa mère (CPl I 190). [details]

7 IV 52 --- Baudelaire quitte son logement 25, rue des Marais-du-Temple (CPl I 190). Il passe chez les Olivier pour chercher la lettre de sa mère contenant l'autorisation de prendre les 1.000 francs qu'il a demandés (CPl I 190). Gautier écrit à Champfleury qu'il est allé le voir avec Baudelaire, mais qu'ils ne l'ont pas trouvé (CatCharavay78 ). [details]

8 IV 52 --- Baudelaire reçoit du libraire Lecou la somme de 72,50 francs, paiement de l'article sur Edgar Allan Poe (CPl I 196). [details]

9 IV 52 --- Baudelaire a 31 ans (T ). Nadar publie une note sur Baudelaire dans son Journal pour rire {2}. Il fait le portrait en croquis du poète, accompagné d'une description de son caractère, mélangeant louanges et critiques mais le reconnaissant comme étant "le plus sûr de sa route" de tous leurs amis {3} [details]

17 IV 52 --- Baudelaire se rend chez les Olivier. Mme Olivier lui fait part de ses scrupules, à propos des questions financières entre lui et sa mère. Baudelaire l'écoute poliment. M. Olivier se joint à cette conversation et ajoute des réflexions désobligeantes pour Baudelaire, lui reprochant ses positions religieuses mais aussi son impécuniosité préjudiciable à Aupick. Il s'agit des 600 francs confiés aux Olivier par Mme Aupick et destinés à Baudelaire, lesquels lui sont refusés, sous prétexte qu'il en a déjà pris 500 chez Ancelle. Cet argent sera renvoyé à Mme Aupick par les Olivier. Ce jour même, Baudelaire lit la préface, par Nicole, aux Nouveaux Eléménts de géométrie d'Antoine Arnauld. Il y trouve l'idée que les mérites supérieurs en moralité sont indispensablement liés avec la logique, et que l'illogique d'Olivier suppose donc un manque de vertu réelle (CPl I 196). La traduction de Bérénice paraît dans l'Illustration (T ). [details]

18 IV 52 --- Baudelaire écrit une lettre insultante à M. Olivier pour se venger des critiques de cet homme, mais il ne l'envoie pas (CPl I 196). [details]

19 IV 52 --- A Champfleury, Baudelaire écrit pour se faire pardonner de lui avoir causé une dépense "abominable" pour son dîner. Il explique à son ami que son propre argent a été renvoyé à Madrid (CPl I 198). [details]

20 IV 52 --- Cet après-midi, Amiel fait une note dans son journal intime à propos de l'article sur Edgar Allan Poe et de la traduction de Baudelaire de Bérénice parue dans L'Illustration (Bopp 40-41). [details]

V 52 --- Véron fait publier un volume de vers intitulé Les Limbes, par Georges Durand (Ruff C 81). La Bibliothèque universelle de Genève mentionne les Tales d'Edgar Allan Poe (T ). [details]

2 V 52 --- Flaubert demande à Louise Colet si elle a lu l'essai de Baudelaire sur Edgar Allan Poe dans la Revue de Paris {1}. [details]

6 V 52 --- Marie Mattéi écrit à Théophile Gautier une lettre où se trouverait la source d'un vers du poème: Le Vampire (OC61 1515). [details]

8 V 52 --- Baudelaire reçoit d'Antonio Watripon une demande de renseignements pour un article sur lui qui doit paraître dans le Dictionnaire universel, Panthéon littéraire et encyclopédique illustré, auquel collabore Watripon. Cette demande est urgente, car le livre en est à la lettre Baudelaire. Le nom de Baudelaire ne figurera d'ailleurs pas dans ce volume (LAB 407). [details]

9 V 52 --- Baudelaire écrit à Maxime Du Camp pour dire le grand plaisir que lui a procuré la lecture de "Joseph, fils de Jacob", légende arabe, traduite par le docteur Perron dans Le Salmis de nouvelles. Il cite Joseph De Maistre, à propos de l'Islamisme, référence sans doute aux Soirées de Saint-Pétersbourg (CPl I 198). Baudelaire doit sortir pour aller chez Champfleury et prie quelqu'un [Jeanne?], de préparer à déjeuner. Il rentrera à 11h (CPl I 814). [details]


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