Charles Baudelaire

Une Micro-Histoire by Raymond P. Poggenburg


1846 --- Selon Henri Hignard, date-limite de la composition de L'Albatros (FM42 227). Baudelaire s'excuse auprès de Charles Richomme, membre de la rédaction du Dimanche des enfants, d'avoir laissé sans lendemain leur projet de collaboration. Baudelaire parle de retirer à Richomme un manuscrit, peut-être celui du Jeune Enchanteur (CPl I 152). Richomme pourrait bien appartenir à la famille de la belle-soeur de Baudelaire, Anne-Félicité Ducessois (CPl II 999). Pierre Dupont fait confidence à Baudelaire de sa composition, Le Chant des ouvriers. Cette poésie, moins pastorale, plus citadine que celle des Paysans, chants rustiques, éblouit et attendrit Baudelaire, qui y voit une force et une vérité depuis longtemps attendues (CPl II 1000).Mosselman, amant de Mme Sabatier, demande à Clésinger de faire de sa maîtresse un moulage à vif (Ziegler B 373). Baudelaire et Louis Ménard font la connaissance de Leconte de Lisle, nouvellement arrivé à Paris. Baudelaire lui récite La Barque de Don Juan (Don Juan aux enfers) (BDC 153). Pendant la première partie de cette année, Baudelaire vit avec Emile Deroy, qui ne le quitte pas (Champfleury C 134). Marie Daubrun [d'Aubrun] habite au 19, rue de la-Tour-d'Auvergne (Pichois H 607n). Les revenus de Baudelaire gérés par Ancelle seront cette année de 2400 francs (CPl I lxxiv). Emile Deroy fait pour Baudelaire la copie des Femmes d'Alger de Delacroix (OCPL II 1298, AB 52, Baudelaire Et Asselineau 68). [details]

1846? --- Date donnée par Jules Buisson comme celle des vers qu'il attribue à Baudelaire sur une grande fille maigre habillée en crinoline (P-Z 174). Emile Deroy fait pour Baudelaire la copie des Femmes d'Alger de Delacroix {2,3,4}. [details]

début 46 --- Ayant pris une chambre au numéro 24, rue de Provence, Baudelaire invite sa mère à venir chez lui avant deux heures. Passé cette heure il devra se rendre aux bureaux de l'Esprit public. Sa chambre coûte 30 francs par mois et il doit payer d'avance au moins une quinzaine (CPl I 133). [details]

mi-I 46 --- Au théâtre de Montmartre, Marie Daubrun joue dans Une Position délicate et dans La Grâce de Dieu (Pichois H 635). [details]

2 I 46 --- Claude-Alphonse Baudelaire est nommé juge d'instruction à Fontainebleau (Nouvion 157). [details]

3 I 46 --- La Bibliographie de la France enregistre La Vie de Sainte Thérèse par Arnauld d'Andilly. Baudelaire la citera dans son Salon de 1846 (T ). [details]

4 I 46 --- L'Artiste publie le poème: Vos Cheveux sont-ils blonds, vos prunelles humides?. On prétend que ce sonnet a été écrit par Privat d'Anglemont sur l'album d'une dame inconnue (OP I 423). [details]

4-8 I v-ma 46 --- Marie Daubrun tient le rôle d'Henriette de France, dans Les Mousquetaires, au théâtre de Montmartre. Son jeu est loué, à partir du 8 janvier, dans la France théâtrale (Pichois H 635). [details]

11 I 46 --- Ouverture de l'exposition de peinture au Bazar Bonne-Nouvelle (CE 481). Le Mercure des théâtres rend compte d'Une Confidence, de Charles Potron; cette comédie est jouée au théâtre de Montmartre. Marie Daubrun y tient un rôle (Pichois H 611). [details]

11-16 I d-v 46 --- Dans la France théâtrale, on accuse Marie Daubrun d'avoir joué d'une façon négligente (Pichois H 635). [details]

17 I 46 --- Sapho est mentionné dans le Corsaire-Satan (OP I 391). [details]

21 I 46 --- "Le Musée classique du Bazar Bonne-Nouvelle" de Baudelaire paraît dans le Corsaire-Satan (T ). [details]

entre le 21 I et le 15 IV 46 --- Baudelaire se rend en première visite chez Delacroix (OCPl II 1252). [details]

22-25 I j-d 46 --- La France théâtrale annonce que Marie Daubrun a bien joué le rôle de Sophie de Bussières dans Marie-Jeanne. Ce drame en cinq actes et six tableaux de Dennery et Mallian, se joue au théâtre de Montmartre. Le rôle principal féminin est tenu par Mlle Frantzi (Pichois H 612, 635). [details]

23 I 46 --- Dans le Corsaire-Satan, Philippe de Chennevières parle d'Eugène de Nortot, et dit qu'il fréquentait à Paris des artistes et des écrivains [dont Baudelaire, peut-être] {1}. [details]

25 I 46 --- Le Mercure des théâtres note que Marie-Jeanne convient mieux au talent de Marie Daubrun qu'une comédie légère (Pichois H 613). [details]

25-29 I d-j 46 --- Marie Daubrun joue dans La Jeunesse d'Haydn (Pichois H 635). [details]

Fin I 46 --- La troupe du théâtre de Montmartre fait une tournée à Saint-Germain. Elle y donne trois représentations des Mousquetaires et en rapporte "une riche moisson de bouquets et d'écus" (Pichois H 613n). [details]

II 46 --- Baudelaire est inscrit comme élève à l'Ecole Royale des Chartes. Son adresse est 7, place Vendôme (CatBN57 22). Son dossier restera vide, attestant qu'il ne suivra jamais les cours (CPl I 769). Deroy présente au jury du Salon son portrait de Baudelaire; il est refusé (CPl I 775). Le peintre identifie le sujet de Ce portrait comme "Mr Baudelaire.D" (Ziegler C 154). [details]

II ou III 46 --- Première rencontre de Baudelaire avec Delacroix (Moss 39). [details]

1 II 46 --- Le Mercure des théâtres annonce que Marie Daubrun a été engagée par Hippolyte Coignard, du théâtre du Vaudeville. Elle est décrite comme "l'élève favorite" de Daudé, directeur du théâtre de Montmartre (Pichois H 613). La Revue des deux mondes publie l'article de Théophile Gautier sur le Club des Haschichins (Hamrick 49). [details]

3 II 46 --- Baudelaire publie dans le Corsaire-Satan une courte étude sur le Prométhée délivré de Louis Ménard (pseudonyme: L. De Senneville). Baudelaire y fait allusion aux tableaux Faust et Marguerite, d'Ary Scheffer et Rêve de bonheur, de Papety. Il parle également d'Edgar Quinet, de Desaugiers [chansonnier du XVIIIe siècle] et de l'Encyclopédie. Baudelaire y traite aussi Le Siècle, épître à M. de Chateaubriand par Bathild Bouniol. Son auteur s'en prend à la corruption de l'époque. Baudelaire le conseille de ne pas s'épuiser à lancer des anathèmes, tout en louant la facture de ses vers (OCPl II 09/12/2016). [details]

10 II 46 --- L'Entr'acte note la représentation des Fées de Paris, par Bayard, au théâtre de Montmartre. Marie Daubrun y joue le rôle de Juliette (Pichois H 611). [details]

12 II 46 --- Le Mercure des théâtres annonce qu'on joue Les Fées de Paris au théâtre de Montmartre (Pichois H 611). [details]

15 II 46 --- Lettre d'Asselineau à Nadar, décrivant une rencontre avec Baudelaire; ils semblent brouillés (BN14260 ). Dans la Gazette de France, en feuilleton, paraissent de longs extraits du Siècle, épître de Bathilde Bouniol. Baudelaire fera du texte original le sujet d'un petit article critique dans le Corsaire Satan du 3 de ce mois (Robb E 49-55). [details]

19 II 46 --- Marie Daubrun joue dans Les Estudians (Pichois H 635). [details]

20 II 46 --- L'Esprit public publie Le Jeune Enchanteur, traduction inavouée de Baudelaire. Une note anonyme l'accompagne. Baudelaire est payé trois sous la ligne (CG I 133). Marie Daubrun joue dans Les Estudians (Pichois H 635). [details]

21 II 46 --- Le Jeune Enchanteur dans l'Esprit public (T ). Marie Daubrun joue dans Les Estudians (Pichois H 635). [details]

21 ou 22 II ou 46 --- Le matin, Baudelaire demande à sa mère une trentaine de francs, argent dont il a absolument besoin avant midi. Il semble devoir déjà à Mme Aupick la somme de 294 francs. Il avoue par ailleurs avoir emprunté 200 francs à Ancelle sur son revenu du mois de mars à venir. Il veut que, sur ce même revenu, on prélève également la trentaine de francs demandée. Il interroge sa mère sur la manière d'écrire le nom: Dufaÿs, d'après l'acte de naissance (CPl I 133). Mme Aupick lui envoie 10 francs (CPl I 773). [details]

22 II 46 --- Le Jeune Enchanteur paraît dans l'Esprit public (T ). [details]

25 II 46 --- Théodore de Banville écrit, à Paris, la préface des Stalactites (T ). [details]

26 II 46 --- Selon le Mercure des théâtres, Marie Daubrun retrouve l'occasion de faire valoir ses "heureuses dispositions" dans le rôle de Dorothée, dans la Pêche aux beaux-pères. Cette comédie-vaudeville en deux actes est de Bayard et Sauvage (Pichois H 613). [details]

fin II 46 --- Croyant qu'il peut maintenant vivre sur ses revenus d'auteur, Baudelaire invite sa mère à venir chez lui pour parler de ses affaires financières (CPl I 134). Il reçoit le paiement de sa traduction, Le Jeune Enchanteur (PPP 356). [details]

3 III 46 --- Baudelaire donne dans le Corsaire-Satan son Choix de maximes consolantes sur l'amour (OP II 147) [details]

env 3 III 46 --- Baudelaire envoie à sa belle-soeur son Choix de maximes consolantes sur l'amour. Il promet d'envoyer bientôt à cette dame son Catéchisme de la femme aimée, pour sa lecture et pour son commentaire. Il qualifie son idée de l'amour comme romantique, prenant comme exemple l'Antony, d'Alexandre Dumas. Il lui demande d'être sa "providence" dans la carrière qui s'ouvre devant lui, où il espère marcher dans les traces d'un Pétrarque ou d'un Parny (CPl I 134-135). [details]

11 III 46 --- Publication par Paulier des Stalactites de Théodore de Banville. La couverture de cet ouvrage annonce que le Salon de 1845 de Baudelaire est en vente chez le même éditeur et que Les Lesbiennes, de Baudelaire, paraîtront prochainement (T ). [details]

14 III 46 --- Champfleury mentionne le poème de Banville, A Baudelaire-Dufaÿs, dans le Corsaire-Satan (T ). [details]

avant le 15 III 46 --- Baudelaire prête à Mme Aupick les feuilletons de l'Esprit public, où a paru sa traduction: Le Jeune Enchanteur, demandant qu'elle vienne le voir. Il a accepté d'écrire pour l'Epoque, pour la Presse et pour la Revue nouvelle; mais pour l'heure son Salon l'occupe (CPl I 135). [details]

15 III 46 --- A. Vitu, dans la Silhouette, rappelle son compte rendu du Salon de 1845 de Baudelaire. Il annonce la parution prochaine du Salon de 1846 du même auteur (OCPl II 1293). [details]

seconde quinzaine de III 46 --- Mme Aupick se rend chez Baudelaire, laissant pour lui une lettre qu'il qualifie de bonne et douce. En lui répondant, il lui fait savoir qu'il est en train de rédiger son Salon de 1846 pour l'Esprit public; Il demande à sa mère de venir, le lendemain, discuter avec lui d'un arrangement qu'il voudrait faire. Baudelaire lui demande aussi de lui rapporter les feuilletons des Conseils aux jeunes littérateurs (CPl I 137). [details]

15-19 III d-j 46 --- Dans la France théâtrale, Marie Daubrun est censurée pour avoir montré, pendant son engagement au Vaudeville, "un petit air de grandeur" (Pichois H 635). [details]

16 III 46 --- Baudelaire assiste, au Musée royal du Louvre, à l'ouverture du Salon {1,2}. [details]

22 III 46 --- La Silhouette note la présence de Baudelaire à l'ouverture du Salon. [details]

30 III 46 --- William Wilberforce Mann, arrivé à Paris, loue un appartement 7, rue de Bourgogne. Il va rester à Paris dix années, jusqu'en mars 1856 (Mann ). [details]

env IV 46 --- Baudelaire visite la galerie de Durand-Ruel où il voit des tableaux de P. Rousseau (CML I 292). [details]

IV 46? --- Baudelaire écrit à Emile Deroy, adressant sa lettre à M. Jaleau, coiffeur, 3, place Maubert. Il prie Deroy d'avertir une femme et il l'informe qu'un ami lui servira de caution. Après la proche publication de son "petit livre" (sans doute le Salon de 1846), Baudelaire viendra voir et cette femme et Deroy. Il acceptera, s'il le faut, le taux d'intérêt de dix pour cent au lieu de huit. Une visite à d'Oroszko, médecin, a révélé à Baudelaire que les symptomes de maladie vénérienne de Deroy n'indiquaient rien de sérieux pour la santé de son ami, et que celui-ci allait mieux (CPl I 136). Baudelaire demande à sa mère d'aller retirer les objets qu'il a laissés au Mont-de-Piété. Il compte rembourser ses créanciers (Joissant, Paul Meurice, Blanchard, Siméon) avec l'argent qu'il gagnera en travaillant pour l'Esprit public, pour la Revue nouvelle et autres. En cas de retard, ses dettes seront payées par la Société des Gens de Lettres, laquelle lui avancera les sommes requises. Le Salon de 1846 n'est pas encore terminé (CPl I 137). [details]

IV ou V 46 --- Baudelaire fait une demande d'adhésion à la Société des Gens de Lettres. Elle sera appuyée par A. Lireux (CPl I 136). Il utilise le nom de Baudelaire de Faïs (BJ 162). [details]

7 IV 46 --- Dans la Presse, Théophile Gautier donne un feuilleton où il loue le peintre Vidal. Baudelaire le lit mais ne partage pas cette opinion élogieuse (CML 266). [details]

9 IV 46 --- Baudelaire a 25 ans (I ). [details]

env 15 IV 46 --- Pendant une leçon d'escrime, Baudelaire est approché par l'un de ses créanciers. Il le poursuit, à la pointe de l'épée, jusque dans l'escalier. Revenu dans la salle, le maître d'armes reproche à Baudelaire, d'avoir prodigué son antipathie. C'est à ce moment précis qu'il se rend compte de l'utilité de la haine pour nous inciter à l'action. Il ne faut donc pas la gaspiller (OCPl II 16). [details]


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