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Baudelaire commence une lettre de remerciements à Sainte-Beuve pour celles qu'il lui a envoyées. Son médecin ne lui permet ni étude ni lecture. Un autre qu'il a consulté le juge hystérique, mot qui selon Baudelaire, sert à cacher son ignorance des vraies causes de sa maladie. Baudelaire parle de son propre travail poétique, le comparant à celui de Sainte-Beuve. Il espère parvenir dans ses poèmes à égaler Joseph Delorme. Baudelaire a relu les Poésies complètes de Sainte-Beuve, parues chez Lévy en 1863 et espère faire une étude de Sainte-Beuve poète. Baudelaire apprécie particulièrement parmi ces poèmes: Sonnet à Mad[ame] G. [Mme Grimblot, dame que Baudelaire a connu et à qui il avait souvent entendu Mme De Mirbel faire la morale]; Tu te révoltes; Dans ce cabriolet; En revenant du convoi; La voilà ; Le Joueur d'orgue. Les récits qui lui ont plu sont: Doudun; Marèze; La Veillée; Ramon; M. Jean. Il compare Sainte-Beuve à Chénier pour ses élégies analytiques. Baudelaire s'étonne que Sainte-Beuve désire avoir le suffrage de Thiers, de Berryer, de Thierry et de Villemain (ce dernier étant le sujet d'un long poème: A M. Villemain. Baudelaire dit connaître par coeur: Dans l'Ile Saint-Louis; La Croix de la vallée; Rose; Stances de Kirke White; La Plaine. Baudelaire remarque une ressemblance entre un vers de Sainte-Beuve et une phrase de Paul de Molènes dans son roman: L'Ecueil de Lovelace. Cette lettre est interrompue par des vertiges et des chutes, Baudelaire ne l'enverra que le 5 février (CPl II 583).
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CPl II:
Baudelaire, Charles. Correspondance: Tome II (mars 1860-mars 1866). Texte établi, présenté et annoté par Claude Pichois avec la collaboration de Jean Ziegler. Gallimard. Paris. 1973. 290 pages. (list all entries citing CPl II).
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